Dans dix ans au plus tard, la banlieue ouest de Tunis sera aussi attractive que la banlieue nord. On pourra même y pratiquer de la planche à voile et le pédalo. A cette fin, nombreux chantiers sont mis en route pour mettre en place une infrastructure de transport moderne et pour édifier, au flanc ouest de la capitale, de nouvelles villes modernes. Ces villes présenteront l’avantage d’être respectueuses de l’environnement et d’être adaptées aux normes internationales de la citadinité.
Mieux, ces nouvelles cités feront les économies des erreurs commises lors de l’édification, à la hâte, de quartiers résidentiels à l’est et au nord de la capitale. Allusion aux quartiers d’El Manar et d’Ennasr.
Gros plan sur la future métamorphose de l’ouest de la capitale Tunis.
Vers l’émergence de nouvelles villes
Au plan de l’aménagement urbain, l’Agence foncière de l’habitat (AFH) entamera, début 2016, le lotissement de 480 hectares répartis en trois grands projets. Le premier, dénommé «Les jardins de Tunis», est particulièrement fort attendu. Il s’agit d’un projet pilote qui sera réalisé, sur 330 hectares, à l’Ouest de la capitale (La Manouba-Agba), moyennant un coût d’investissement de 350 MDT. Il permettra de créer une nouvelle cité de 60.000 habitants, d’aménager 1.000 lots individuels, collectifs, administratif et commerciaux.
Les deux autres lotissements sont prévus à Fouchana (300 lots sur plus de 50 hectares) et à M’hamdia (600 lots sur 100 hectares).
Il s’agit carrément de nouvelles villes intégrées qui prennent en considération plusieurs facteurs dont l’harmonie du bâti avec l’environnement, la maîtrise de l’énergie, la bonne gouvernance, la gestion des déchets, la mixité urbaine (coexistence de logements sociaux, économiques, standing, administratifs, commerciaux…).
L’accent sera mis sur la conception de ces nouvelles cités sur la base de nouveaux critères privilégiant urbanité, viabilité, fonctionnalité, mixité et esthétique.
Le RFR et des voies rapides pour desservir l’ouest de Tunis
Au rayon de l’infrastructure de transport, la banlieue ouest de Tunis sera desservie par le Réseau ferroviaire rapide (RFR). Ainsi, sur 5 lignes totalisant 86 Km, trois reviendront à la banlieue ouest. Il s’agit de la Ligne C, Tunis-Fouchana-M’hamdia (19,5 Km); de la Ligne D, Tunis-Manouba-Gobâa-Mnihla (19,2 Km); et de la Ligne E: Tunis-Ezzouhour-Zahrouni-Essijoumi (13,9 Km).
La banlieue ouest de la capitale tirera profit de la rocade X30, tronçon périphérique autour du Grand Tunis. C’est une rocade extérieure d’une longueur de 80 Km. Elle traversera les gouvernorats de l’Ariana, La Manouba et Ben Arous, et vise à établir une liaison à partir du Port Financier à Raoued avec les quatre autoroutes existantes et prévues, à savoit TunisBizerte (A2), Tunis-Oued El Zargua (A3), Tunis-Sud du pays et celle devant relier Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine et Gafsa (ECOSO).
Sebkhat Séjoumi sera aussi attractive que les berges du lac de Tunis
L’environnement sera respecté et valorisé. Les attractions attendues sont au nombre de trois. Premièrement, l’AFH prévoit l’aménagement, sur 30 hectares dans le cadre du projet «Les jardins de Tunis», d’un bassin d’écrêtement destiné à contenir les inondations sur une centaine d’années. Ce plan d’eau sera utilisé également comme un bassin de loisir où on pourrait y pratiquer les sports nautiques (aviron, pédalo, planches à voile…).
Sebkhat Séjoumi fera également l’objet d’un grand lifting. Habib Essid, chef du gouvernement, l’a promis lors de sa visite dans cette zone il y a quelques semaines. Il avait déclaré en substance que le gouvernement est en train de préparer la Sebkha (lac) de Séjoumi pour qu’elle soit semblable au “Lac Nord et au Lac Sud”. C’est-à-dire “un espace qu’on peut exploiter au triple plan urbain, environnemental et économique (…). «On se rappelle, a-t-il-dit, que le lac de Tunis était dans la même situation (que celui de Séjoumi), et à présent il est une source de fierté et de développement économique important».
Toujours à Sebkhat Séjoumi, le ministre de l’Environnement, Nejib Derouich, a affirmé que son département étudie actuellement la faisabilité technico-économique d’une zone de loisirs et d’un parcours de santé.
Moralité: toutes les conditions objectives sont désormais réunies pour améliorer la qualité urbaine du tissu urbain à l’ouest de Tunis et pour y construire de nouvelles cités où prévalent urbanité et joie de vivre.