Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a souligné que les résultats provisoires du premier trimestre de 2015, avec une croissance de 1,7%, “n’incitent guère à l’optimisme quant au bilan attendu pour l’ensemble de l’année en cours surtout avec la contreperformance annoncée de la majorité des secteurs d’activité”. Il a ajouté dans une note d’introduction au rapport annuel 2014 de la BCT que le bilan de l’exercice 2014 ressort, à l’instar de ceux de l’ensemble de la période transitoire, largement en deçà des espérances.
Le rapport, établi sur la base des données provisoires disponibles à fin mai 2015, révèle plusieurs indicateurs significatifs de l’état des lieux, dont une croissance réelle de 2,3% en 2014 (et une moyenne de 1,8 % sur la période 2010-2014 contre une prévision initiale de 4.4%) et un taux d’épargne de 13,5%.
D’autres taux traduisant l’impasse dans laquelle se trouve l’économie nationale, tels que ceux de l’inflation qui demeure élevée (4,9% en moyenne annuelle), de l’investissement (19,2%), contre des niveaux de plus de 30% pour l’ensemble des pays émergents, et des déficits courant et budgétaire de 8,8% et 4,9% du PIB respectivement dont le financement n’a pu être assuré qu’au prix d’un recours massif à la mobilisation de ressources extérieures. “Toutefois ces données ne doivent nullement constituer un argument pour se soumettre à la dictature des statistiques”, a affirmé le gouverneur de la BCT.
Il s’agit donc, selon lui, de se concentrer en commun sur les défis à relever à court et moyen termes, mettant à profit l’avantage et les chances offerts par la période de grâce procurée par l’état de stabilité politique, et oeuvrer à asseoir un pacte social, “seul garant d’une gestion apaisée et raisonnée des priorités économiques”.
Ayari a appelé à une prise de conscience des défis majeurs que la Tunisie se doit d’affronter à court terme mais aussi à plus long terme et de réfléchir à un schéma de développement stratégique. Pour ce faire, a-t-il avancé, le projet de schéma macroéconomique 2016-2020 peut constituer un cadre général utile pour enclencher une dynamique de relance de la croissance, mais demeure, avec un taux de croissance moyen de l’ordre de 4.5% par an, en deçà des exigences d’une inflexion substantielle de la courbe du chômage et surtout de ses composantes par genre et par région.
Il conclut en disant que la lutte contre la menace terroriste et ses effets néfastes sur la stabilité du climat des affaires, exige de tous une action de résistance qui peut prendre la forme d’une contribution au financement d’un fond solidaire national citoyen de lutte contre le terrorisme à créer pour appuyer l’effort de l’Etat.