L’enseignement supérieur tunisien, notamment privé, veut se faire une place au soleil en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, l’agence de communication Az.com organise le “CAMPUS TUNISIE à Abidjan“. Il s’agit plus précisément du Salon dédié à l’enseignement supérieur et aux filières techniques en Côte d’Ivoire, et ce les 4, 5 et 6 août 2015.
Pour présenter les tenants et aboutissants de cette manifestation, une conférence de presse a été organisée jeudi 9 juillet au Centre de promotion des exportations qui, en principe, devrait réunir, entre autres, les ministres de l’Education, Néji Jaloul, de l’Enseignement supérieur, Chiheb Bouden. On n’a vu que M. Jaloul. La P-dg du CEPEX, Aziza H’tira, était également présente.
Le ministre de l’Education a souligné un point important dans son intervention qu’est la nécessité de diffuser la culture africaine et l’intérêt pour l’Afrique dans tous les milieux d’affaires en Tunisie.
M. Jaloul va plus loin dans son analyse pour estimer que les échanges culturels à travers l’enseignement supérieur ou par le biais de la coopération technique peuvent raffermir les liens entre les pays et élargir ainsi l’éventail des échanges bilatéraux.
Par ailleurs, et suite à une question sur l’octroi de bourses de coopération aux étudiants africains subsahariens, Néji Jaloul a d’abord indiqué que la question relève des prérogatives du ministère l’Enseignement supérieur. Cependant, dans le cadre de protocoles de coopération bilatéraux, une stratégie se met petit à petit en place «… entre les deux départements, avec la participation du ministère de la Formation professionnelle, pour coordonner les efforts et garantir une meilleure place à l’offre universitaire tunisienne sur le marché africain».
En tout cas, Riadh Azaiez, organisateur de l’événement, juge le tempo excellent pour les universités tunisiennes, car «ce 20 juillet 2015, la proclamation des résultats des examens marquera l’arrivée en Côte d’Ivoire de 70.000 à 80.000 nouveaux bacheliers dont une quinzaine de milliers trouveront des places sur les campus publics ivoiriens. Les autres devront opter pour les universités privées en Côte d’Ivoire ou à l’étranger». Autrement dit, la Côte d’Ivoire est à la recherche de nouvelles destinations pour ses futurs bacheliers.
C’est pour offrir à ces nouveaux bacheliers des opportunités d’inscription dans les écoles et universités privées tunisiennes qu’AZ.COM organise le salon CAMPUS TUNISIE, sous le patronage conjoint de Gnamien Konan et Chiheb Bouden, respectivement ministres ivoirien et tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Pour Riadh Azaiez, la donne est simple: c’est une opportunité à saisir pour les universités privées, essentiellement, en ce sens que “l’étudiant africain subsaharien ne manque pas d’argent et que la demande dans ce domaine est importante”. Toutefois, l’absence des investisseurs tunisiens dans les différents pays d’Afrique au Sud du Sahara constitue un gros handicap pour conquérir ces marchés. Il faut corriger, très vite- cette lacune, car l’Afrique est convoitée par le monde entier.
En outre et selon ses calculs, environ 7.000 étudiants africains sont inscrits dans les établissements d’enseignement (public et privé) tunisiens, avec une dépense moyenne annuelle de 17.000 dinars tunisiens.
On ne fera pas un dessin aux universités privées pour leur expliquer combien c’est une affaire hautement rentable, dont certaines ne jurent que par ces étudiants africains.
Quid du Salon?
CAMPUS TUNISIE est un Salon dédié à l’enseignement supérieur et aux filières techniques (formations diplômantes). Il aura lieu sur 3 jours (du 4 au 6 août 2015) dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
CAMPUS TUNISIE est organisé en partenariat avec Tunisia Export et la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire.
Le document distribué aux journalistes indique la Tunisie accueille de 1500 à 1700 étudiants ivoiriens. De ce fait, les universités tunisiennes pourraient tripler leurs effectifs en étudiants dès la rentrée universitaire 2015-2016.
Ceci dit, nous pensons que ce chiffre est en-deçà de la réalité. Ensuite, en toute logique, avec le retour de la BAD à Abidjan, le nombre d’étudiants ivoiriens en Tunisie devrait fortement baisser.
Le CAMPUS Tunisie concerne, ici en Tunisie, les facultés et autres écoles publiques et privées, mais aussi les cabinets de formation professionnelle.
Selon nos informations, entre 11 et 13 établissements prendraient part au Campus Tunisie d’Abidjan.