La Chine et la France ont récemment signé une déclaration sur les partenariats sur les marchés tiers dans laquelle les deux pays s’engagent à conquérir ensemble des marchés en Afrique et en Asie. C’est un tournant majeur dans la politique d’internationalisation des entreprises chinoises.
«La déclaration sur les partenariats franco-chinois sur les marchés tiers» a été paraphée à Paris à l’occasion d’une visite de trois jours en France du Premier ministre chinois, Li Keqiang.
Selon les termes de cet accord qualifié d’«historique» par le Premier ministre français, les deux pays prévoient de travailler ensemble à des projets dans les domaines des infrastructures et de l’énergie et à introduire de «nouvelles formules de cotraitance, de coproduction et de cofinancement», qui viseront «prioritairement l’Asie et l’Afrique».
Et le Premier ministre chinois, dans un discours prononcé le 1er juillet 2015 au siège de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) à Paris, de déclarer: «Travaillons ensemble afin de faire progresser les infrastructures, l’industrialisation et la réduction de la pauvreté. Cela servira les intérêts de tous… Cela aidera les pays en développement à avancer progressivement vers la prospérité et cela aidera la Chine à trouver des marchés pour ses capacités de production».
En d’autres termes, la Chine souhaite profiter de l’expertise des groupes français sur des marchés où ils sont implantés de longue date, en Afrique notamment.
Le laboratoire P4 de haute sécurité biologique inauguré en janvier par Manuel Valls à Wuhan, dans le centre de la Chine, est le symbole de la coopération accrue entre la France et la Chine en Afrique. Ouvert grâce à des transferts de technologie de la France, il servira notamment au traitement des maladies infectieuses africaines, comme Ebola. Certains grands groupes français, comme Total ou Areva, travaillent déjà en Afrique avec des partenaires chinois.
A Paris, le Premier ministre chinois a également souligné que Pékin espérait aussi collaborer avec d’autres pays occidentaux afin de doper la croissance des pays en développement, qui représentent un «énorme marché». Une évolution inédite.