Le 25 juillet 1957, l’Assemblée nationale constituante, présidée par feu Jallouli Fares, proclame solennellement la fin de la monarchie husseinite qui a régné sur la Tunisie 252 ans durant, le passage se fait à la tunisienne sans grand grabuge, et Lamine Bey, le dernier, quitte le pouvoir laissant la place à un Bourguiba triomphant du combat de sa vie.
La République peut être résumée en ces temps-là en une seule et unique idée: celle de la liberté retrouvée. La liberté que les Tunisiens ont dû payer cher pour l’arracher d’abord aux colons français et ensuite à la famille husseinite perchée dans son palais de La Marsa. D’ailleurs, le leader Habib Bourguiba, toujours visionnaire, a refusé catégoriquement d’habiter le palais beylical de La Marsa, évitant ainsi tout amalgame entre ancien et nouveau pouvoir.
Nous sommes en 2015. La IIème République a été mise en place en début d’année après la transition qui a duré depuis janvier 2011 et après les élections d’octobre-novembre 2014. Mais le combat semble être toujours celui de la liberté, même 58 ans après la proclamation de la République.
Nous combattons aujourd’hui le terrorisme parce que nous défendons la liberté. Nous défendons la liberté de conscience, eux (les obscurantistes) ils défendent la négation du libre arbitre. Nous défendons la liberté de l’individu, eux défendent son embrigadement. Nous défendons la liberté de choix politiques de chacun, eux défendent le «califat» -un régime politique qu’ils qualifient injustement d’islamique! Nous défendons les libertés de la femme, eux ils la vendent sur un marché d’esclavagiste moyenâgeux lugubre!
Pour tout ce combat, nous sommes des républicains et nous continuons à l’être parce que c’est la seule façon, dans notre histoire, ancienne ou contemporaine, d’être libre.
Le combat de la liberté se poursuit également contre des ennemis qui n’ont pas le courage de se proclamer ouvertement. Des ennemis qui avancent cachés! Ces ennemis-là sont encore plus coriaces que les jihadistes. Ils sont dans nos écoles, dans nos mosquées, dans nos administrations, dans nos médias et sur nos marchés. Ils ne brandissent pas des AK 47 mais ils distillent leur venin dans les paroles et les actes. Ils favorisent les plus vils de nos instincts, ils favorisent la corruption et la haine. Ils sont les ennemis de la liberté, de notre liberté! Leur discours a pu progressivement se faufiler jusqu’à nos convictions les plus profondes pour les ébranler… Mais nous tenons bon!
Nous assistons aujourd’hui et à plusieurs niveaux à des tentatives claires de Restauration. Restauration des anciennes figures de l’époque de Ben Ali. Restauration des anciennes pratiques et éloges hypocrites de l’administration mafieuse de l’ancien dictateur! Non! Le pays n’allait pas bien et les indicateurs étaient généralement manipulés! Il manquait quelque chose d’essentiel que même les rapports de la BM réclamaient annuellement: la liberté! Or, nous avons proclamé en janvier 2011 une première revendication: la liberté!
La liberté et la République!