Union européenne : Proposition luxembourgeoise d’une initiative pour l’emploi des jeunes maghrébins

Elaborée en étroite collaboration avec l’Institut de la Méditerranée, les autorités des pays ciblés, et les institutions financières européennes et internationales, cette initiative vise à «à améliorer l’adéquation entre offres et demandes d’emplois en favorisant ainsi le développement des investissements et une croissance riche en emplois de qualité». Les initiateurs de ce projet ambitionnent de lui mobiliser un budget se situant dans une fourchette de 150 à 200 millions d’euros sur plusieurs années.

economie+emploi-680.jpgA quelque chose malheur est bon. Ce proverbe est-il en train de trouver sa traduction dans les relations de l’Union européenne avec ses partenaires de la rive sud de la Méditerranée? Une initiative en préparation –sur fond d’aggravation des défis sécuritaires auxquels les pays de la rive sud de la Méditerranée et, par conséquent, ceux de l’Union européenne sont confrontés- de la présidence luxembourgeoise donne à le penser.

Discutée par les ministres de l’Emploi, des Affaires sociales et de l’Egalité des genres, lors d’une réunion informelle tenue les 16 et 17 juillet 2015 au Luxembourg, cette initiative vise à proposer une initiative sur l’emploi des jeunes à travers la formation professionnelle dans les pays du Maghreb.

Cette idée est née, selon un document de la présidence luxembourgeoise, du double constat que, d’un côté, «la stabilité économique et politique des pays méditerranéens dépend largement de la baisse du chômage des jeunes, en particulier au Maghreb», et, de l’autre, que «la sécurité au Nord de la Méditerranée dépend de la stabilité des pays de la rive sud et singulièrement des États du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie)».

Elaborée en étroite collaboration avec l’Institut de la Méditerranée, les autorités des pays ciblés, et les institutions financières européennes et internationales, cette initiative vise à «à améliorer l’adéquation entre offres et demandes d’emplois en favorisant ainsi le développement des investissements et une croissance riche en emplois de qualité».

Les initiateurs de ce projet ambitionnent de lui mobiliser un budget se situant dans une fourchette de 150 à 200 millions d’euros sur plusieurs années.

L’initiative luxembourgeoise vise à mettre en réseau les centres et instituts de formation couvrant toute la chaîne des compétences –du travail le moins qualifié jusqu’au plus spécialisé- afin de «rehausser les niveaux pour élever la qualité des formations assurées dans les centres installés dans les pays du Maghreb et définir des profils pour les différents métiers, par des labels communs Nord-Sud (diplômes, accréditations de diverses natures, qualifications et métiers reconnus)».

L’initiative luxembourgeoise pour l’emploi dans les pays du Maghreb va se distinguer de la plupart des autres projets mis en faveur de ces pays sur plusieurs points. Alors que les premiers sont souvent bilatéraux et axés essentiellement sur les aspects matériels, l’initiative pour l’emploi des jeunes sera régionale et concentrera des «moyens significatifs» sur l’investissement immatériel, à savoir la qualification et les compétences.

De même, à la différence des actions passées, déployée selon une démarche institutionnelle dite «top-down», l’initiative pour l’emploi suivra un cheminement «bottom-up», «basée sur des propositions émanant des parties prenantes (entreprises, centres de formations, etc.) coordonnées, présentées et soutenues par les institutions nationales».

Enfin, l’initiative pour l’emploi adoptera un mode de travail collaboratif entre les institutions qui se sont déclarées prêtes à la soutenir.