Les politiciens et les partis politiques sont, à hauteur de 25%, les premières cibles du discours de haine diffusé dans la presse quotidienne en Tunisie. C’est ce qu’a constaté un rapport de l’Observatoire des médias dans la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient), présenté lundi 27 juillet 2015 à Tunis.
“Plus de 70% des discours de haine répertoriés dans la presse quotidienne sont publiés dans les rubriques d’actualité politique et des questions sécuritaires”, note le rapport, qui précise que son échantillon n’a concerné, pour la Tunisie, que cinq quotidiens et deux hebdomadaires sur une période s’étalant du 5 au 26 juin 2014.
Le rapport relève aussi que 67% du discours de haine est répertorié dans les pages d’actualité arabe et internationale. “plus de 28% des discours de haine est rapporté dans des déclarations de Daech et de Haftar, cités par des agences de presse”, rapporte l’ONG.
Pour ce qui est de la presse hebdomadaire tunisienne, le rapport note que 60 % des articles comportant un discours de haine ne sont pas signés. La première cible du discours de haine est l’ex-président provisoire Moncef Marzouki.
Parmi les recommandations du rapport, on cite l’impératif de mener une campagne de sensibilisation et de formation auprès des journalistes.
Il s’agit aussi d’organiser un débat pour attirer l’attention sur les dangers de la propagation d’une culture de la haine dans les médias et des menaces d’un tel discours pour le processus de transition démocratique dans le pays.