La surproduction, le manque de moyens de transport et la mainmise des intermédiaires sur le prix de la tomate destinée à la transformation, sont les principaux problèmes dont souffrent les agriculteurs durant la saison de la récolte. C’est ce qu’estime Chokri Rezgui, chargé de la production végétale à l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP).
Il a déclaré à l’agence TAP, il a indiqué que les agriculteurs opérant dans le secteur sont sous pression face au problème de la surproduction de tomate par rapport à la capacité des usines spécialisées dans la transformation.
Selon la Fédération nationale des producteurs de tomates, 25 usines de transformation sur 27 travaillent à plein temps, mais la quantité du produit dépasse la capacité de ces usines.
Rezgui a fait savoir que face au manque de moyens de transport, le rythme de la récolte reste lent, notamment dans les gouvernorats où la saison est précoce à l’instar de Kairouan, Sidi Bouzid et Gafsa. «Les agriculteurs de ces régions n’ont cultivé que 30% de la production de tomate et sont sous l’emprise des prix fixés par certains intermédiaires véreux», a-t-il déploré. Selon lui, ces collecteurs profitent de la situation des agriculteurs et achètent les tomates à un prix inférieur au prix référentiel conclu avec la Fédération nationale des producteurs de tomates (147 millimes).
Le kilos de tomate a été vendu entre 70 et 100 millimes dans la région de Sidi Bouzid, a regretté Chokri Rezgui, précisant qu’une séance de travail a été prochainement organisée avec les représentants de la Fédération nationale des producteurs de tomate pour mettre en place une stratégie visant à organiser la production de tomates destinées à la transformation afin d’améliorer la qualité du produit.
La stratégie de mise à niveau du secteur de la production de la tomate destinée à la transformation concerne la mise en place de contrat de production entre l’usine et l’agriculteur, d’un cahier de charge qui concerne le choix des intermédiaires accrédités par les usines.
Il s’agit en outre d’organiser le transport, garantir la mise à niveau du parc des poids lourds et des équipements agricoles.
Rezgui a, par ailleurs, annoncé qu’un essai blanc sera effectué à partir de la semaine prochaine avec des usines ayant des équipements modernes pour appliquer le dispositif du «payement à la qualité» – qui consiste en l’adoption d’une grille de prix fixée selon la qualité des tomates. Le prix oscillera entre 185 millimes et 100 millimes en fonction de la qualité proposée et selon le mécanisme bonification/réfaction.
Tout en assurant que ce mécanisme profitera au consommateur et ne sera pas pénalisant au niveau du prix de la boite de conserve, Chokri Rezgui a exprimé le souhait de voir ce mécanisme se généraliser au cours de la saison prochaine.