Deux ans et demi après avoir l’avoir racheté, Hédi Bouchamaoui Group (HBG) et le groupe Chabchoub ont de quoi être satisfaits du bilan de City Cars Kia. En effet, la société concessionnaire de la marque coréenne, introduite en 2009 en Tunisie par Sakher El Materi, gendre de l’ancien président Ben Ali, pointe aujourd’hui à la 5ème place du classement des marques et à 2ème pour ce qui est des véhicules particuliers.
Les réalisations de City Cars en 2014 ont été «plus que satisfaisantes, en dépit d’une conjoncture difficile et notamment du glissement du dinar par rapport au dollar», souligne Amel Bouchamaoui, présidente du conseil d’administration de City Cars.
A la lumière des résultats du 1er trimestre 2015 et de l’annonce par le ministère du Commerce d’un volume d’importation global de 60.000 véhicules, les perspectives durant l’année en cours s’annoncent elles aussi «prometteuses». Car City Cars table sur la vente de 4.500 voitures et la progression de son chiffre d’affaires et de résultat net de 20%.
Ces performances constituent les –premiers- fruits du plan d’investissement mis en œuvre par les nouveaux actionnaires en 2013 «pour assurer son développement au cours des années à venir». Outre la mise en place d’un nouveau système d’information entrée en exploitation le premier janvier 2015, ce plan de développement a permis à la société de se doter d’un nouveau siège social au Kram –où seront logés, sur 11000 m2, locaux ce vente et d’après-vente- qui sera inauguré durant le 1er trimestre 2016.
Toutefois, l’optimisme des dirigeants de City Cars est tempéré –pour ne pas dire dissipé- par l’annonce récente par le gouvernement de l’octroi aux TRE (Tunisiens Résidents à l’Etranger) du droit d’importer un deuxième véhicule en FCR (Franchise Contre Retour).
Pour Mme Bouchamaoui, le problème n’est pas tant la deuxième voiture en elle-même que son «utilisation commerciale», c’est-à-dire sa vente, à laquelle les concessionnaires sont opposés.
Pour éviter ce problème, la présidente du conseil de City Cars propose de «réfléchir à la manière de canaliser cette deuxième voiture» et pense qu’il faudrait pour cela prévoir deux cas de figure: si le TRE compte réserver ce deuxième véhicule à un usage personnel, il pourra l’acheter là où il veut, mais s’il a l’intention de la vendre, il faudra qu’il passe par un concessionnaire.
Mais un fait pourrait venir modifier radicalement la taille et le fonctionnement du marché de l’automobile en Tunisie: la fin du système des quotas.
Attendue depuis longtemps par une partie des concessionnaires –mais redouté par une autre parce que ce système lui profite-, éventuellement en 2016, la disparition du régime des quotas porterait le marché officiel à 60.000 voire 65.000 nouveaux véhicules par an, le marché parallèle étant cantonné dans l’importation de véhicules anciens.
Le marché pourrait même, dans ce cas de figure, approcher ou franchir la barre des 80.000 voitures si les autorités acceptaient de consentir un abattement –que les concessionnaires appellent de leur vœux- sur les droits de douane sur les 4-5 chevaux. Ce qui permettrait à City Cars de porter sa part du gâteau très largement au-dessus de la barre des 6.000 véhicules par an.