D’après le site d’informations guinéen Aminata.com,l’attention de la Banque mondiale a été attirée sur un scandale financier autour de la fibre optique en Guinée. L’échec de la réhabilitation des deux bâtiments de la Guinéenne de large bande (Guilab) par le ministère des Postes, Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information, Oyé Guilavogui, dans la perspective de l’extension du câble sous-marin, en serait à l’origine.
Les travaux n’ont pas été achevés comme escomptés malgré les huit milliards de Francs guinéens (1 103 258 dollars) rassemblés à cet effet par les opérateurs télécoms, l’enveloppe financière de 1 200 000 dollars US de la Banque mondiale pour la rénovation et l’équipement des mêmes bâtiments et l’enveloppe de 120 000 euros pour financer les études et la supervision des travaux. Seul l’extérieur des bâtiments devant abriter la station d’atterrissement de la fibre optique ont été rénovés. Rien n’a été fait à l’intérieur.
Selon Aminata.com, l’échec des travaux de réhabilitation des bâtiments de la Guilab découle de l’arrêt des travaux confiés au cabinet ARTECH, recruté pour une offre de 80.000 dollars US, selon le contrat numéro 041/WARCIP/09/ 2014. Les causes de l’arrêt des travaux ont pour origine un désaccord entre le cabinet ARTECH et le ministre. Oyé Guilavogui aurait réclamé au cabinet ARTECH 50% des 80 000 dollars versés pour le chantier. Le refus d’ARTECH aurait conduit à une demande, par le ministre à ARTECH, de réaliser seulement la moitié des travaux et de lui verser le reste de l’argent prévu pour ce chantier. Le nouveau refus d’ARTECH aurait alors débouché sur une résiliation du contrat d’ARTECH, à travers un courrier daté du 23 mars 2015.
Informé de cette situation par ARTECH, le représentant résidant de la Banque mondiale en Guinée a saisi sa hiérarchie basée à Washington. Instructions ont été données au ministère des télécoms de régler tous les droits d’ARTECH et de renvoyer le reste du budget alloué par la Banque mondiale pour le projet, à Washington. Entre-temps, les interrogations demeurent autour du sort réservé aux 8 milliards de Francs guinéens des opérateurs télécoms.