Le président nigérian Muhammadu Buhari a promis, dans un discours prononcé le 21 juillet à Washington, de récupérer les sommes d’argent « ahurissantes » issues de vols et de détournements de pétrole à grande échelle dans son pays.
M. Buhari, qui a effectué une visite officielle Washington du 20 au 22 juillet, a précisé dans ce cadre que 250 000 barils de pétrole brut sont volés chaque jour au Nigeria, premier producteur d’or noir d’Afrique, soit plus de 10% de la production nationale.
Le chef d’Etat âgé de 72 ans a également affirmé que les États-Unis et d’autres pays aidaient le Nigeria à pister les comptes individuels en banque sur lesquels ont été placées les sommes d’argent volatilisées.
«Nous allons demander à ce que ces comptes soient gelés et nous allons poursuivre les individus. La somme d’argent en question est ahurissante. Certains anciens ministres ont vendu environ un million de barils par jour», a-t-il affirmé.
«Je peux vous assurer que nous allons pister et rapatrier cet argent et nous appuyer sur les documents liés à ces comptes pour poursuivre leurs propriétaires», a-t-il ajouté.
M. Buhari avait demandé au premier jour de sa visite aux Etats-Unis l’aide son homologue américain Barack Obama pour localiser et rapatrier quelque 150 milliards de dollars d’avoirs volatilisés par des anciens hauts fonctionnaires corrompus.
Le nouvel homme fort du Nigeria a déjà dissous fin avril le conseil d’administration de la NNPC, la compagnie pétrolière nationale, et a ordonné une enquête au sein de cette entreprise. Ce général à la retraite avait promis, lors de sa campagne électorale, de lutter farouchement contre la corruption qui gangrène l’économie de la première puissance économique africaine.
Alors que les finances publiques sont mises à mal par la chute des cours mondiaux de brut, le président Buhari a accusé le gouvernement de l’ex-président Jonathan d’avoir laissé les caisses de l’Etat pratiquement vides. A la fin du mois de mars, la dette totale du pays s’élevait à 63,5 milliards de dollars.