A peine entrée en Syrie, l’unité rebelle pro-américaine voit son chef kidnappé

syrie-rebelle-pro.jpgFinancé à hauteur de 500 millions de dollars, le programme a tourné court mercredi soir. Huit de ses cinquante-quatre combattants, dont leur leader, ont été enlevés alors qu’ils rentraient d’une réunion tenue près de la frontière turque.

Elle s’appelle l’Unité 30, peut-être parce qu’elle dispose de 30 véhicules, des pick-up Toyota Hilux. C’est la seule unité entièrement créée, armée et entraînée en Turquie par les forces américaines. Leur mission est d’affronter l’Etat islamique (EI).

Elle est donc entrée en Syrie il y a une dizaine de jours. Mais elle a tourné court. Mercredi soir, 8 de ses 54 combattants, dont son chef, Nadim al-Hassan, un colonel turcoman ayant déserté l’armée syrienne, ont été enlevés alors qu’ils rentraient d’une réunion tenue à Azaz, près de la frontière turque, vers leur quartier général dans le village de Malkiyé. «La réunion à Azaz visait à coordonner avec d’autres groupes rebelles sur le terrain le début d’une opération militaire contre l’EI dans la partie nord-est de la province d’Alep», a indiqué Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui a révélé le kidnapping.

Selon l’ONG, «le rapt a eu lieu sur un barrage d’al-Nusra [la branche officielle d’Al-Qaeda en Syrie, qui est l’une des organisations dominantes de la rébellion, ndlr]». Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, l’Unité 30 dénonce l’enlèvement du colonel Hassan et de ses sept compagnons et demande «aux frères du Front al-Nusra de les libérer immédiatement pour préserver les rangs des musulmans, et de ne pas affaiblir les fronts par des conflits marginaux».

Eu égard au petit nombre de combattants participant pour le moment à la mission, l’Unité 30 ne devait pas affronter seule les jihadistes mais se coordonner avec les autres groupes de rebelles «modérés». Une mission qui n’était pas sans difficulté, puisque les autres groupes ont un double objectif : ils se battent à la fois contre l’EI et les troupes de Bachar al-Assad.

A la mi-février, après des mois de discussions difficiles, Ankara et Washington étaient tombés d’accord pour former et équiper en Turquie des opposants syriens modérés censés se battre ensuite contre l’EI. En juillet, le secrétaire américain à la Défense avait annoncé que seulement 60 combattants avaient été entraînés. Le programme était pourtant ambitieux : approuvé l’an dernier par le Congrès américain, il vise à créer la «nouvelle force syrienne». Il a été financé à hauteur de 500 millions de dollars (environ 458,6 millions d’euros) et doit permettre à terme l’équipement et l’entraînement de 15 000 combattants.

AFP