Sur la Côte d’Azur, les commerçants se réjouissent du séjour du roi saoudien

cote-dazur-roi-arabie-saoudite.jpgLe roi Salmane d’Arabie saoudite, arrivé le 25 juillet dans sa propriété de Vallauris et qui a quitté la France dimanche, est venu accompagné d’une délégation d’un millier de personnes. Elles ont fait le bonheur des commerçants de la région, qui ont vu leur chiffre d’affaires grimper en flèche.

La venue du roi Salmane d’Arabie saoudite a certes représenté un désagrément pour les habitants privés provisoirement de leur accès à la plage publique de la Mirandole, mais aussi une manne financière inespérée pour les commerçants locaux. Ces derniers se sont frotté les mains de la venue des quelque 700 Saoudiens qui composent la suite du roi. Membres de la famille royale, amis du roi, militaires ou encore responsables du protocole étaient logés depuis le 25 juillet dernier dans les palaces de Cannes et d’Antibes, où forts de leur important pouvoir d’achat, ils ont fait fonctionner à plein le commerce local.

Le secteur hôtelier est le premier à profiter de ces visiteurs inhabituels. Le prédécesseur du roi Slamane, le roi Abdallah, ne s’était en effet jamais rendu dans la villa de Vallauris, acquise à la fin des années 1970. Pour l’hôtellerie, le mois de juillet promet donc d’être exceptionnel. Michel Chevillon, le président du syndicat des hôteliers cannois, anticipe une hausse du chiffre d’affaires de 15% à 20% par rapport à l’année dernière. Le séjour des Saoudiens rapportera 8 à 9 millions d’euros rien qu’aux hôteliers cannois. «En termes d’emploi, c’est aussi beaucoup de contrats supplémentaires car il s’agit d’une clientèle exigeante: il faut mettre du monde à son service», explique Michel Chevillon à l’AFP.

Environ 400 véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) étaient par exemple constamment mobilisés pour promener les membres de la suite royale, chiffre la profession. Certains patientaient aux abords de la villa royale, en attendant que se manifestent les clients. «Ils nous demandent de les emmener au restaurant, ou alors ils veulent visiter Saint-Tropez, Monaco, Nice, ou des villas dans la région, parce qu’ils cherchent à y devenir propriétaires», raconte ainsi Aimed, un chauffeur en chemise-cravate.

Dans les rues de Cannes ou d’Antibes, les membres de la délégation ne sont pas passés inaperçus. Le matin, les Saoudiens arpentent déjà, par familles entières, la Croisette cannoise, papillonnant d’un palace à un autre, et poussant au passage les portes des magasins de luxe – Hermès, Prada ou encore Chanel – qui jalonnent la célèbre promenade cannoise. Dans un magasin de prêt à porter qui ne vend que du haut de gamme, on se félicite de cette affluence inespérée. «Depuis quelques jours, on voit beaucoup de Saoudiens, et on espère en recevoir encore plus en août car c’est environ la moitié de notre chiffre d’affaires, indique la vendeuse. Heureusement qu’ils sont là car les Européens, cette année, n’achètent pas. Ce sont les Moyen-Orientaux qui nous font vivre!», explique une vendeuse.

Mais bien d’autres corps de métiers ont bénéficié de la présence de la délégation royale. C’est le cas des instituts de beauté, dont sont friandes les Saoudiennes, des marchands de fruits et légumes, qui alimentent les hôtels et restaurants, ou encore des fleuristes, mis à contribution pour décorer les lieux d’habitation des Saoudiens. «Mon chiffre d’affaires va augmenter de moitié pendant la période estivale grâce aux Saoudiens, témoigne un fleuriste néerlandais installé dans la cité des festivals. Tous les jours, le palais nous commande des fleurs, et les palaces aussi. Ils veulent des compositions impressionnantes. Parfois, on a même du mal à les faire rentrer dans la voiture!»

Devant cet afflux financier, certains riverains, pourtant mécontents de la fermeture provisoire de la plage de la Mirandole, révisent leur jugement. C’est le cas de Keltoum et Jo, en vacances à proximité. «Cela fait trois semaines qu’il y a un ballet de camions de livraison de magasins d’électroménager, d’architectes, de paysagistes, de fleuristes ou encore de femmes de ménage. Que pèsent les petits désagréments que nous vivons face au chiffre d’affaires engrangé?», s’interrogent les deux soeurs citées par l’AFP.

AFP