Les professionnels du secteur de l’oeuf de consommation, réunis à Sfax lors d’une conférence nationale, mardi 4 août 2015, ont tiré la sonnette d’alarme sur les difficultés du secteur et les moyens de sortir de la crise.
Plusieurs professionnels du secteur sont aujourd’hui menacés de ruine, en raison entre autres de l’excédent de production qui a provoqué la baisse des prix, la hausse de la concurrence déloyale et l’accumulation des dettes outre les difficultés de commercialisation.
Abdelmajid Ezzar, président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), qui intervenait à cette occasion, a appelé à la prise de mesures urgentes pour sauver le secteur avicole menacé selon lui d’effondrement.
Il propose, notamment, la formation par l’Etat d’un stock de régulation pour absorber l’excédent de production et le gel des dettes afin d’éviter la peine de prison à plusieurs agriculteurs incapables de rembourser leur crédit.
L’absence des ministres de l’Agriculture et du Commerce critiquée…
Mais Ezzar pointe un doigt accusateur sur les ministres du Commerce et de l’Agriculture, qui ont brillé par leur absence à cette conférence nationale, alors que, estime-t-il, leur présence aurait pu contribuer à trouver des solutions rapides et efficaces en concertation avec les professionnels du secteur.
Quant aux participants et les représentants de la Fédération nationale des aviculteurs, ils ont appelé au renforcement du rôle du Groupement interprofessionnel des produits avicoles, le retour au système de programmation et de quotas et la cession immédiate des activités des écloseries.
Mettre la pression sur le gouvernement…
L’un des agriculteurs a appelé à la poursuite en justice du gouvernement, en général, et du ministère du Commerce, en particulier, qui a fermé la porte de l’exportation avant le mois de ramadan 2015 sachant que de grandes quantités d’oeufs étaient déjà disponibles.
D’autres agriculteurs ont menacé de faire recours à tous les moyens possibles pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il intervienne dans les plus brefs délais et prenne des mesures urgentes en faveur du secteur de l’aviculture dont le seul tort, selon eux, est la grande capacité de production.
De son côté, Amel Nafti, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, chargée de la Production agricole, a fait savoir que plusieurs mesures ont été prises au profit de ce secteur dont l’élaboration d’un projet de décret-loi organisant le secteur, outre la facilitation des procédures d’exportation en coordination avec le ministère du Commerce.
Néanmoins, elle a reconnu que le développement et la modernisation du système agricole en Tunisie connaissent plusieurs difficultés qui se traduisent par plusieurs indicateurs de production et d’exportation.
Sfax, champion de Tunisie…
Rappelons que le secteur avicole garantit 59% des viandes blanches et couvre 100% des besoins en oeufs de consommation nationale, et que le gouvernorat de Sfax assure environ 56% de la production nationale en oeufs et 10% des viandes blanches.