Les députés ont émis des critiques, mardi 4 août 2015, à l’égard du projet de la loi des finances complémentaires (LFC) pour l’exercice 2015, soulignant que ce projet ne répond pas aux aspirations du peuple tunisien.
Les députés se disent insatisfaits des mesures adoptées dans le cadre de ce projet qui a distingué des secteurs par rapport à d’autres lesquels sont en difficulté, tel que le secteur agricole.
Tout en saluant les crédits additionnels estimés à 306 MDT venus s’ajouter aux budgets des départements de la sécurité, la défense et la douane en vue de lutter contre le terrorisme, certains députés estiment que le projet de la LFC ne comporte pas des refontes structurelles et fiscales, ou d’autres destinées à la lutte contre la contrebande, l’économie parallèle et l’allègement des charges des salariés.
En outre et sur le fond, des députés ont critiqué l’absence d’un cadre participatif pour l’élaboration du projet de la LFC, notamment la non consultation de l’UGTT (Union générale tunisienne du travail) et le CNF (Conseil national de la fiscalité).
Ils ont fait remarquer que la version actuelle n’a pas prévu des mesures visant l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen.
Des intervenants ont avancé que le budget complémentaire a été réalisé sous la pression de la situation conjoncturelle et ne reflète pas les difficultés économiques du pays mais prévoit des solutions de rafistolage.
Ce budget ne dispose pas d’une vision claire et ne reflète pas un programme économique d’un gouvernement stable, disent certains.
D’autres députés ont relevé que le projet de la LFC ne prévoit pas de mesures au profit des catégories démunies. Ils ont appelé à adopter des mesures audacieuses afin de lutter contre la contrebande et réformer la douane.
Certains recommandent l’accélération de l’organisation d’un débat économique national, la mise en place d’un climat propice à l’investissement privé et la création d’entreprises, appelant à s’éloigner des tiraillements politiques qui ont paralysé le pays.
Ils proposent, par ailleurs, d’introduire l’impôt sur la fortune (IF) vu que plusieurs Tunisiens appartiennent à la classe aisée.
A noter que plusieurs députés ont critiqué le temps restreint consacré à l’examen du projet de la LFC. Des députés de Nidaa Tounes ont apprécié les orientations et mesures adoptées par la LFC, notamment celles au profit du secteur du tourisme.