Une des rares entreprises publiques à avoir osé tenter l’expérience du partenariat public/privé, la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) s’est associée à des privés pour créer successivement STEG International Services (SIS) en 2006, et STEG Energies Renouvelables (STER) en 2010. Deux sociétés qui, bizarrement, ne connaissent pas aujourd’hui le même sort, bien que l’actionnaire de référence soit la même entreprise publique dans les deux cas.
En effet, alors que STEG International Services est une société florissante, STEG Energies Renouvelables est confrontée à de grandes difficultés. Et la différence se situe entre les deux principalement dans l’attitude du syndicat de l’une et de l’autre à l’égard du partenariat public/privé (PPP).
Alors que le syndicat de SIS n’a posé aucun problème à ce que la STEG s’associent à des privés, celui de la SER s’y est farouchement opposé car considérant le PPP –une thèse largement adoptée au niveau de la direction centrale de l’UGTT- comme une forme cachée de privatisation. Ce qui a poussé les actionnaires privés (en particulier Radhi Meddeb et Abdessalem Ben Ayed, respectivement patron de Comete Engineering et du Groupe Al Badr) de la SER en 2013 à vouloir reprendre leurs billes et quitter la société.
Deux ans plus tard, ces actionnaires privés n’ont pas mis leur menace à exécution, STEG Energies Renouvelables ne s’en porte pas mieux pour autant. En réalité, la société n’a jamais véritablement démarré.
D’après une source proche du dossier, outre une gestion qualifiée d’«administrative», SER a pâti du retard pris dans l’élaboration d’un cadre juridique pour les énergies renouvelables et de l’hostilité du syndicat de l’entreprise –affilié à l’UGTT- au partenariat public-privé assimilé à une privatisation déguisée. Paralysée de la sorte, l’entreprise a inévitablement enregistré des pertes.
Pour sortir la société de cette mauvaise passe, le management a formulé le vœu que les actionnaires libèrent la part du capital qui ne l’a pas été à ce jour. Demande refusée par les actionnaires privés qui ne voyaient pas l’utilité d’une telle mesure tant que la situation de la société n’a pas été clarifiée et qu’elle n’a pas commencé à fonctionner normalement.
Du coup, l’assemblée générale extraordinaire tenue le 16 juin 2015 a décidé de réduire le capital de la société –initialement de 5 millions de dinars, dont seulement le quart avait été libéré- à 1,250 million de dinars, pour éponger les pertes accumulées.
A l’opposé, STEG International Services –qui compte dans son tour de table les bureaux d’études STUDI et SCET- se porte comme un charme. Neuf ans après sa création, l’entreprise réalise aujourd’hui entre 50 et 60 millions de dinars par an de chiffre d’affaires. Etant sur une courbe –très- ascendante, la STEG International Services a dû et pu multiplier son capital par soixante depuis sa création, pour le porter de 500.000 à 30 millions de dinars. Ce qu’elle sera certainement appelée à faire de nouveau à l’avenir. Car son avenir se peint en rose.
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