Tunisie : Et si le CSP n’avait pas existé !

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Dans sa version complétée en 2008, ce document fédérateur qui comporte 213 articles a été, et on l’oublie souvent, promulgué par «MOHAMED LAMINE PACHA BEY, POSSESSEUR DU ROYAUME DE TUNISIE» par décret beycal du 13 août 1956! Et on peut considérer que ce document -qui, à l’époque, était presque passé inaperçu aussi bien pour l’Occident bof! Que pour l’Orient qui dormait sur ses deux oreilles– est intéressant à analyser.

En effet, que serait-on et comment serait la société tunisienne sans ces articles dont certains sont très courts? Tout d’abord, un survol rapide de certains articles essentiels permet les commentaires suivants: – Article 3- Le mariage n’est formé que par le consentement des deux époux.

Fini les intermédiaires, les parents qui offrent leurs filles et cela a un impact sociétal: pour s’épouser, les deux époux doivent évidemment se connaître avant toute chose dont ma grand-mère ne rêvait même pas!

– Article 5- … En outre, chacun des deux futurs époux n’ayant pas atteint dix-huit ans révolus, ne peut contractermariage. Les spectacles courants en Afrique subsaharienne de gamines de 14 ans portant un gosse qui dort sur le dos c’est fini. – Article 9- L’homme et la femme peuvent conclure mariage par eux-mêmes ou par mandataire. Fini les papas qui mariaient leur fille et leur fils dans leur arrière boutique entre deux transactions commerciales!

– Article 18- La polygamie est interdite! L’article phare du CSP, qui reste unique dans le monde arabo-musulman –et qui fait toujours débat- a bouleversé la société laquelle était déjà organisée dans sa majorité monogame.

– Les Article 23 et 24 et d’une certaine manière les articles sur le divorce présagent de l’objectif recherché, en l’occurrence l’égalité hommes/femmes, et commencent par «Chacun des deux époux doit traiter son conjoint avec bienveillance, vivre en bon rapport avec lui et éviter de lui porter préjudice», et précisent à l’article 31 que «Le Tribunal prononce le divorce à la demande de l’un des époux en raison du préjudice qu’il a subi». Vous imaginez, les femmes peuvent demander le divorce !

Et ainsi de suite! Alors imaginez une TUNISIE sans CSP – D’abord, on serait au moins 25 millions dont la moitié serait inactive… L’expérience a montré que le Planning familial avait peu d’impact sur une société inculte et souvent analphabète.

– Les mariages arrangés auraient continué à disloquer une société fragile: les fils de riches épouseraient des riches e les filles de pauvres seraient offertes à des pauvres, et il y aurait la Tunisie utile et l’autre! Le mariage peut devenir aussi orfi –une sorte de CDD- ou du nikeh, et la femme devient alors produit à partir de 8 ans!

– La polygamie! Imaginez-moi mariée à un quart d’homme et le recevant dans ma couche selon un planning bien réglé à l’avance! Avec un mari qui aurait fabriqué une fournée de 20 ou 25 gosses dont il ignore souvent le nom! – Enfin, la dernière étape du mariage: le divorce simple comme bonjour! En deux temps et trois mouvements, tu te retrouves chez tes parents et tu peux même être remplacée le jour même!

– On peut continuer des heures et des heures. D’un point de vue philosophique, tout le CSP a remplacé des siècles d’habitudes et de chariaas adaptées aux circonstances et a eu un impact insoupçonnable et quasiment inimaginable sur toute la société, car il a obligé l’homme à associer la femme aux choses de la vie…

Depuis, tout le reste a suivi le planning familial (l’école, la santé, etc.), mais a créé d’autres problèmes à surmonter si on veut d’une Tunisie viable et vivable dans un monde arabo-musulman en décomposition et un Occident où la démesure fait foi!