La Grèce a remboursé 3,4 milliards d’euros à la Banque centrale européenne

grece-20154.jpgGrâce au déblocage mercredi d’une tranche d’aide de 23 milliards d’euros, la Grèce a pu tenir une nouvelle échéance de remboursement. De son côté, Alexis Tsipras veut faire du Parlement européen un nouvel interlocuteur dans son dialogue avec les institutions.
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L’Allemagne a validé mercredi le troisième plan d’aide à la Grèce lors d’un vote au Bundestag et Alexis Tsipras tient pour l’instant ses engagements. La Grèce a remboursé ce jeudi 3,4 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE), grâce au déblocage immédiat d’une tranche d’aide de 23 milliards d’euros au pays. La somme, composée de 3,2 milliards d’euros de principal et de 200 millions d’intérêts a été versée en début de matinée, ainsi que 7,16 milliards d’euros destinés à rembourser un prêt-relais accordé le mois dernier au pays par les créanciers (UE, BCE, FMI, Mécanisme européen de stabilité), ce qui lui avait permis d’honorer un premier paiement à la BCE et de rembourser des arriérés dus au FMI.

De son côté, l’Eurogroupe a approuvé mercredi soir le déblocage d’une première tranche d’aide à la Grèce alors que le Mécanisme européen de stabilité (MES) a approuvé à son tour «le programme pour la Grèce». Le pays va recevoir imméditatement une somme de 23 milliards d’euros selon une source proche du dossier. Dans un communiqué, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a évoqué «un accord ouvrant des perspectives à l’économie grecque et lui fournit une base pour une croissance soutenable».
Le Parlement européen, nouvel interlocuteur privilégié de la Grèce?

Dans le même temps, Alexis Tsipras a envoyé une lettre au président du Parlement européen, Martin Schulz, pour demander à la «seule institution européenne investie d’un mandat populaire direct» de devenir un cinquième acteur du quartet des créanciers et participer ainsi au processus «d’évaluation de la mise en place de l’accord». Selon lui, cette possibilité est prévue par les textes européens, pour les Etats membres «connaissant des difficultés sérieuses de stabilité financière». Cette démarche s’inscrit, à en croire les médias locaux, dans la volonté pour le leader grec d’attendre les premiers avis sur l’avancée des réformes pour lancer ses offensives politiques. Tsipras souhaite donc obtenir, à terme, un avis commun et unanime de la part des superviseurs internationaux.

Une source gouvernementale grecque affirme que Alexis Tsipras s’est entretenu par téléphone avec Martin Schulz dans la journée de mercredi. Ce dernier, aurait «posivitement accueilli cette demande», alors que plusieurs groupes politiques présents au Parlement européen auraient déjà formulé des demandes dans ce sens au cours des derniers mois.

Les étapes se succèdent et le premier ministre grec se trouve, malgré l’accord passé entre Athènes et Bruxelles, à un carrefour politique. Selon le quotidien grec Ekathimerini, Tsipras étudierait auprès de son gouvernement l’organisation d’élections anticipées. Ces dernières ne devraient pas avoir lieu avant octobre. Les négociations et le vote de confiance autour de l’accord conclu avec les créanciers ont démontré la naissance d’une fronde interne à Syriza, offrant au premier ministre une base réduite et devenue presque ingérable.