Après une période de latence de près de trois ans, le dossier de la «candidature» de Bizerte à la construction d’un port en profonde refait surface. A l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie du nord-est qui a organisé, en juillet 2015, une «consultation» régionale au sujet du port en eau profonde à Bizerte, à laquelle ont pris part les députés de la région à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et les acteurs économiques de la région. L’objectif de cette rencontre était de faire émerger une «position unifiée» de la région sur la question, probablement pour pouvoir relancer la bataille pour arracher une décision du pouvoir politique favorable à la réalisation de ce projet à Bizerte, et avec plus de chance d’y parvenir que par le passé.
En plus de l’étude des «plus importantes composantes» de ce projet et «ses exigences techniques, environnementales, logistiques, en matière d’infrastructures, ainsi que la volonté politique qui doit exister» en faveur du projet, la consultation a
Surtout mis en exergue «la position exceptionnelle et stratégique du port de Bizerte dans la Méditerranée». Un atout susceptible de permettre à la région de «s’intégrer dans les réseaux mondiaux», d’autant que «les perspectives d’investissement étrangers dans le projet de port en eau profonde sont très encourageantes».
Cette consultation n’est toutefois pas la seule initiative destinée à remettre ce dossier de nouveau sur la table. En effet, Ali Belakhoua, député à l’ARP, sous la bannière de Nidaa Tounes, qui a présenté une communication sur ce sujet lors la consultation, et dont le nom est étroitement lié à ce projet, s’apprête à reprendre son combat sur ce thème.
Trois après une première offensive –qui n’a rien donné- pour restituer à sa région, Bizerte, ce projet qu’elle devait initialement accueillir avant qu’il ne soit détourné, sous Ben Ali, vers Enfidha, cet hommes d’affaires et industriel actif dans l’électronique (Starz Electronics et SESI) se prépare à organiser à la rentrée un séminaire sur la réalisation d’un port en eau profonde à Bizerte, avec la participation d’investisseurs potentiels américains. Ayant compris qu’il avait peu de chances de dessaisir la région du Sahel du projet de Port en eau profonde à Enfidha, Ali Belakhoua ne va pas présenter Bizerte comme une alternative mais de lui permettre de réaliser elle aussi un projet similaire, avec des investisseurs américains intéressés.
En 2011 déjà, cet homme d’affaires né à Saint Louis aux Etats-Unis, avait organisé un séminaire de sensibilisation sur la question auquel il a convié l’ambassadeur américain, Gordon Gray, et des représentants du parti Ennahdha, en prélude à la réactualisation, avec le soutien de l’ambassade américaine, d’une étude de faisabilité du projet de port à Bizerte –dont le coût avait alors été estimé à 300 millions de dollars- réalisé par un bureau d’études américain.
Ali Belakhoua a-t-il plus de chance d’être entendu cette fois-ci?
Wait and see!