Un décret gouvernemental portant fixation du système de rémunération des directeurs généraux et présidents des conseils de ces banques vient d’être publié. Le changement le plus important introduit par ce décret est d’exclure les banques publiques de la liste des entreprises publiques à majorité publique et, par conséquent, du régime de rémunération appliqué à ces dernières. Donc, les dirigeants des trois banques publiques vont désormais pouvoir prétendre à une rémunération beaucoup plus conséquente.
La révolution du secteur bancaire publique est en marche. Après le récent lancement d’un appel à candidatures pour le recrutement de directeurs généraux pour les trois banques publiques –Société Tunisienne de Banque (STB), Banque de l’Habitat (BH) et Banque Nationale Agricole (BNA)-, le gouvernement –et justement pour pouvoir garantir l’intérêt de «grosses pointures» pour ces postes de direction- vient de promulguer un décret portant fixation du système de rémunération des directeurs généraux et présidents des conseils de ces banques.
Le changement le plus important introduit par ce décret est d’exclure les banques publiques de la liste des entreprises publiques à majorité publique et, par conséquent, du régime de rémunération appliqué à ces dernières.
En janvier 2014, le gouvernement (d’Ali Laarayedh) avait, peu avant son départ, revu à la hausse les taux des éléments de rémunération des chefs d’établissements et entreprises publiques et de sociétés à majorité publique. Celui-ci se composait, depuis, d’un salaire mensuel de base (900 dinars), d’une indemnité mensuelle de représentation (de 525 à 1.580 dinars), d’une indemnité mensuelle provisoire pour remboursement des frais liés à la responsabilité (de 370 à 1.120 dinars) et d’une indemnité spéciale (de 445 à 745 dinars).
Ce qui veut dire que le salaire d’un directeur général d’une banque publique ne pouvait, dans le meilleur cas, dépasser 4.345 dinars par mois, près de 50.000 dinars par an. Un montant que les p-dg de certaines banques privées de la place touchent en un mois. En effet, la rémunération d’un dirigeant d’une banque privée peut, avec divers primes et bonus, atteindre le million de dinars par an.
Donc, les dirigeants des trois banques publiques vont désormais pouvoir prétendre à une rémunération beaucoup plus conséquente. Celle-ci sera dorénavant composée, selon le nouveau décret, d’un fixe consistant en un salaire mensuel «déterminé conformément à l’efficience de la banque à moyen et à long terme, en rapport avec la rentabilité et les risques», et d’une partie variable ne pouvant représenter plus de 50% de la composante fixe et «calculée sur la base d’un ensemble d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs déterminés par le comité de rémunération». Ces indicateurs figureront dans le contrat-programme qui sera ultérieurement fixé par le ministre des Finances.
Les présidents des conseils d’administration auront droit quant à eux à une prime de présence qui pourrait représenter au maximum le double de celle accordée aux autres membres de cette instance, et ce en fonction des responsabilités qui leur sont confiées, et notamment l’élaboration d’un rapport trimestriel «au sujet de l’évaluation de l’exécution du contrat-programme, dont une copie est obligatoirement adressée au ministre des Finances».