A la retraite depuis près de deux ans, Mohamed Lassir n’a pas complètement disparu des radars. S’il a continué à prendre part à certains forums en Tunisie, l’ancien ambassadeur, qui n’entend pas pour autant rester loin de la scène diplomatique, ne veut visiblement pas se contenter d’un service minimum.
Décidé à être pleinement actif et utile dans son monde, la diplomatie, l’ancien ambassadeur (à Londres), mais également directeur général de l’Agence tunisienne de coopération extérieure (ATCE), chef de l’Unité des Droits de l’Homme au ministère des Affaires étrangères et plus récemment chargé de mission dans le cabinet du ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Béji Caïd Essebsi (Mouldi Kéfi), y effectue un retour marquant: il vient de créer une association baptisée «Le Cercle Diplomatique».
M. Lassir, qui a également touché un peu à la politique après le 14 janvier 2011, en adhérant au parti Al Watan, créé par Ahmed Friaa et Mohamed Jegham, veut, au travers du Cercle diplomatique, déployer une activité sur quatre fronts: réflexion et analyse, rencontre et échanges, formation et activité éditoriale.
Le Cercle diplomatique, dont on connaît le président –le fondateur en personne- mais pas les autres éventuels co-fondateurs et animateurs, compte en effet, premier domaine d’action, mener réflexion et recherches prospectives en rapport avec la diplomatie et les relations extérieures et les affaires régionales et internationales d’intérêt pour la Tunisie.
Lieu de rencontre, le Cercle diplomatique veut offrir une «plateforme d’échanges» aux acteurs de tous genres (diplomates, chercheurs, universitaires, chefs d’entreprise, ONG) pour qu’ils puissent échanger et développer une «vision globale» au sujet des relations de la Tunisie avec le reste du monde, participer au développement de «partenariats arabes, méditerranéens, africains, européens et internationaux» et faciliter les contacts entre la société civile et les responsables politiques «en vue d’accorder l’intérêt requis aux affaires bilatérales et multilatérales». Pour ce faire, Cercle diplomatique prévoit d’organiser divers types de manifestations (séminaires, congrès, tables rondes, conférences, ateliers) «pour débattre de questions revêtant un intérêt pour l’association».
Le Cercle diplomatique veut également, troisième mission, dispenser une formation –à un public non déterminé- «dans les domaines de la diplomatie, de la géo-économie, de la géostratégie et de la géopolitique».
Enfin, l’association fondée et présidée par M. Lassir voudrait développer une activité éditoriale (pour publier, imprimer et distribuer journaux, magazines et bulletins d’information) sur supports électroniques ou papier.
En somme, c’est un véritable think tank que l’ancien ambassadeur a l’ambition de mettre sur pied. S’il paraît le plus ambitieux, il n’est pas le seul à se positionner sur ce terrain. En effet, en plus de l’Association des études internationales (AEI), fondée par feu Rachid Driss en 1980 et aujourd’hui présidée par Khelifa Chater, la Tunisie a vu la création après le 14 janvier 2011 de deux autres structures de ce genre: l’Association des Diplomates Tunisiens (ADT) et l’Association tunisienne des anciens ambassadeurs et consuls généraux (ATAACG), créée par feu Ahmed Ben Arfa et présidée après son décès et depuis février 2015 par Tahar Sioud.
Avec ces quatre organismes, la Tunisie voit émerger un nouvel acteur avec lequel l’Etat en général et le ministère des Affaires étrangères en particulier doivent savoir interagir pour le plus grand profit de la diplomatie tunisienne et, donc, du pays.