Inscrite dans la loi relative de transition énergétique, l’indemnité kilométrique vélo (IKV) rentre en vigueur. Les salariés se rendant au travail à vélo percevront une compensation plus ou moins élevée selon le nombre de kilomètres parcourus. Et permettra également aux entreprises de réduire leurs impôts.
Le vélo, c’est bon pour la santé! Et ça le devient également pour le porte-monnaie, depuis la publication de la loi relative de transition énergétique au Journal Officiel le 18 août. Tout salarié se rendant à son travail depuis son domicile à bicyclette (électrique ou non) percevra une indemnitée pour chaque kilomètre parcouru, si l’employeur s’engage dans cette action énergétique. Cette compensation financière, similaire à celle existant en Belgique depuis 1999, entre dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, via la loi de transition énergétique.
«50€ par mois, pour 14 kilomètres de vélo par jour. C’est non négligeable»
Sylvie, participante à l’expérimentation, en 2014
Son montant est pour l’instant inconnu. Celui-ci doit être prochainement fixé par décret, mais devrait se rapprocher des 25 centimes d’euros par kilomètre parcourus, déjà fixé lors de l’expérimentation lancée en juin 2014 par Frédéric Cuvillier, le secrétaire d’Etat en charge des transports de l’époque. Durant les six mois de l’expérimentation, le nombre d’usagers à vélo a doublé, rapporte l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Sylvie Demeulenaere était l’un d’eux. Salariée chez Inddigo, elle a profité de ce dispositif pour utiliser son vélo quotidiennement. «Je faisais 14 kilomètres par jour. Du coup, je percevais environ 50 € par mois. C’est une somme non négligeable. Ça m’a aidé à changer mes habitudes. J’utilisais quelques fois le vélo. Avant, je prenais ma voiture même pour faire une petite course, ou lorsque le temps était maussade. Comme il y avait ce dispositif et cette somme d’argent qui était au bout, je me suis forcée à utiliser mon vélo, explique-t-elle. Il y a également un attrait au niveau de la santé. Je n’ai pas le temps de faire de sport habituellement. C’est devenu mon activité physique quotidienne, ça ne peut faire que du bien». Le rapport de l’ADEME confirme son propos. L’expérimentation a permis de réduire de moitié le nombre de personnes en manque d’activité physique, passant de 34 à 17%. Seul bémol, 54 % des nouveaux cyclistes utilisaient auparavant les transports en commun pour se rendre à leur travail. A l’inverse, ils n’étaient que 5% à troquer la voiture pour leur vélo.
Des exonérations d’impôts pour les entreprises
Autre mesure relative à la cette loi de transition énergétique, la réduction d’impôt pour les entreprises qui mettent à disposition des vélos pour les déplacements quotidiens de leurs salariés, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2016. Ils seront ainsi exonérés de cotisations sociales versées sur l’indemnité kilométrique du salarié. «Ça reste un coût pour l’entreprise, qui devra forcément payer une participation chaque mois, tempère Christian Gioria, référent chez Indiggo. Même si celle-ci sera exonérée, ça reste un trou dans le budget d’une entreprise».