Le montant total engagé par les «business angels» dans des start-up en France a augmenté de 53% en un an, d’après une étude réalisée par le fonds Isai.
La France est-elle un bon endroit pour faire grandir une start-up? L’horizon s‘éclaircit en tout cas. Les investissements des «business angels» français ont doublé en un an, d’après une étude réalisée par le fonds Isai. Le montant total déposé par les investisseurs individuels au deuxième semestre 2015 dépasse les 16 millions d’euros, contre à peine plus de 8 millions d’euros en 2014. Le nombre total de levée de fonds a également augmenté, passant d’une vingtaine l’année dernière à presque 40 au deuxième semestre. Le tour de table moyen est estimé à 400.000 euros, en hausse de 42% entre 2014 et 2015.
Des investisseurs «stars»
D’après le fonds Isai, cette embellie générale s’explique par une reprise de confiance des «business angels» dans l’économie française. «Le bon indicateur de croissance du PIB français au 1er trimestre 2015 a donné aux décideurs économiques et aux investisseurs individuels en particulier un sentiment de reprise», assure l’organisme. Dans le détail, on observe une modification progressive du milieu des investisseurs. Il est dominé par une poignée de stars, notamment des entrepreneurs du Web, comme Xavier Niel (patron de Free) , Daniel Marhely (cofondateur de Deezer) ou Pierre Kosciusko-Morizet (cofondateur de PriceMinister). Les réseaux de «business angels» plus modestes étaient présents sur seulement 10% des tours de table réalisés au deuxième trimestre 2015, contre 15% en 2014.
Le fonds d’investissement Isai note également l’importance croissante du financement participatif, impliqué dans 16% des levées répertoriées au deuxième trimestre 2015. «La combinaison de montants levés via l’utilisation de ces plateformes et de montants apportés par des business angels expérimentés et réputés est une tendance émergente qui semble se confirmer», assure-t-il.
Si la situation française s’améliore, rien n’est acquis. La France est le 11e écosystème le plus favorable aux start-up dans le monde, derrière Londres ou Berlin, d’après le classement de la société américaine Compass. L’année 2015 semble néanmoins favorable aux entrepreneurs français, qui ont réalisé plus de 159 levées de fonds entre janvier et juin, le plus haut score en Europe, selon une étude réalisée par les sociétés Clipperton Finance et Digimind. «La saisonnalité observée sur le semestre avec un premier trimestre très morne et un second trimestre très actif est atypique comparée aux années précédentes», analyse le fonds Isai. «Les trimestres suivants permettront de savoir s’il s’agit d’une embellie passagère ou plus durable.»