Gaspillage : la grande distribution fait un pas vers Royal

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DÉCRYPTAGE

Après dix jours de passes d’armes médiatiques avec Ségolène Royal, la grande distribution, convoquée par la ministre de l’Ecologie, s’est engagée jeudi à faire plus d’efforts pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Un vrai fléau – un tiers de la production alimentaire mondiale est gaspillé – dont ce secteur n’est pas le seul responsable.

Qu’a-t-il été décidé ?

La grande distribution a signé jeudi une série d’engagements volontaires lui interdisant de facto de détruire ses invendus alimentaires, pour les donner en priorité à des associations. Ce qu’elle fait déjà beaucoup : avec plus de 30 % des dons. «L’enjeu est de généraliser cela, pour que tous les acteurs de la grande distribution le fassent», expliquait à la sortie de la réunion le député PS Guillaume Garot, auteur d’un rapport sur le sujet en avril. «Les engagements volontaires se basent sur ce qui était prévu par la loi de transition énergétique du 22 juillet [et a été censuré en août par le Conseil constitutionnel, ndlr]. C’est un vrai pas en avant, mais pour garantir un engagement réel et durable de tous, il faut un cadre législatif fixant des règles très claires », ajoutait-il. L’Etat s’engage par ailleurs à soutenir financièrement les associations pour faire face à l’afflux de dons.

La grande distribution est-elle la plus gaspilleuse ?

Selon le ministère, elle gaspille 750 000 tonnes de denrées chaque année. Mais la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) souligne que le secteur n’est responsable que de 5 à 10 % du gaspillage en France, derrière la restauration (15 %) ou les ménages (70 %). Chaque Français jette entre 20 et 30 kg d’aliments par an, dont 7 emballés, relevait le rapport Garot. Soit une perte de plus de 400 euros par an et par foyer. Et un coût total, dans l’Hexagone, oscillant entre 12 et 20 milliards d’euros.

Que peut faire le consommateur ?

D’abord, être plus attentif aux différentes dates de péremption dont l’affichage s’apparente souvent à un infâme sabir. Garot préconise de rendre ces informations plus compréhensibles. Par exemple, en remplaçant les dates de durabilité minimale («à consommer de préférence avant le…») par une mention plus explicite : «meilleur avant…» «Un groupe de travail a été décidé en ce sens, en lien avec le ministère de l’Agriculture», précisait le député jeudi soir.

AFP