Le développement du marché solaire en Tunisie, à même de favoriser la transition énergétique vers les énergies renouvelables, est confronté à plusieurs défis liés aux difficultés de promotion de l’investissement dans ce domaine et un marché de produits solaires défaillant. C’est en tout cas ce qu’estime l’expert allemand Arne Schweinfurt. En effet, l’investissement dans ce domaine fait face à la lenteur des procédures administrative et à la bureaucratie, alors que le marché souffre de l’absence de contrôle de la qualité des services fournis par les entreprises actives dans ce domaine, a-t-il expliqué cet expert chargé de l’appui au marché solaire en Tunisie auprès de l’Agence de coopération allemande GIZ.
Pour l’expert, la concentration des prestataires sur Tunis, au détriment des autres régions du pays, y compris Sfax (une grande ville connue par son dynamisme économique), constitue également une faiblesse dudit marché. En dépit des ressources considérables dont dispose le pays en matière d’énergies renouvelables, les «réalisations demeurent assez limitées», constate Schweinfurt qui s’exprimait dans le cadre du 3ème Rassemblement des jeunes maghrébins pour la liberté.
Le marché solaire tunisien se caractérise également par des défaillances au niveau de la formation du personnel (installateurs) avec notamment une multitude d’acteurs dans ce domaine et l’absence de formation uniformisée, a-t-il dit. Or, développer ce marché solaire est un impératif pour la transition énergétique du pays que le Plan solaire tunisien, préparé par l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME), prévoit d’ici 2030.
Il s’agit de répondre à une situation caractérisée par la stagnation de la production des ressources énergétiques dans le pays, voire une baisse de 6% et une augmentation de la demande de plus de 2% par an (pointe 11%). Cette situation devrait conduire le pays à importer 40% de ses besoins en énergie primaire.
La GIZ, partenaire de l’ANME dans ce domaine, fait face, à son tour, à des problématiques liées à la multitude d’acteurs et d’intérêts, au changement des priorités qui survient en Tunisie à chaque élection ainsi que celui de responsable ou de ministre. Elle livre «une petite bataille» à la bureaucratie en Tunisie, mais également en Allemagne, selon l’expert.
Ceci étant, des projets de développement de ce marché sont prévus par les deux partenaires. Ils portent sur l’augmentation du volume d’investissement avec au programme l’élargissement de ce marché dans les régions et le ciblage des entreprises agricoles dont les besoins dans ce domaine sont importants.
Les deux partenaires prévoient, par ailleurs, le renforcement des capacités des ressources humaines, à travers une formation axée sur les aspects pratiques et la sensibilisation de la population à travers l’action solaire-citoyen.
A rappeler que le 3ème Rassemblement des jeunes maghrébins pour la liberté a démarré, lundi 31 août à Tunis, avec la participation de 34 jeunes venus d’Algérie, de Libye, du Maroc, d’Egypte et de Tunisie pour débattre “des défis environnementaux et des alternatives du développement”.