Peut plus et mieux faire. C’est en substance le message délivré par Amine Maati, chef de mission pour la Tunisie du Fonds monétaire international (FMI), dans le communiqué publié mercredi 26 août à l’issue d’un nouveau round de consultations avec les autorités tunisiennes en juin et juillet, dans le cadre de la 6ème revue de l’accord de confirmation conclu en 2013 et conformément auquel la Tunisie obtient un crédit de 1,750 milliard de dollars.
A moins de six mois de la fin des deux ans, la Tunisie a fait un bout du chemin qu’elle était supposée faire en matière de réformes structurelles conditionnant l’octroi de ce financement.
En effet, la mission du FMI a salué «l’engagement continue des autorités pour mettre en œuvre leur programme économique national à la suite de la phase de transition politique» puisque «tous les critères de performance quantitative ont été atteints à fin mars 2015, sauf en ce qui concerne le plancher indicatif des dépenses sociales». De même, si la progression en matière de réformes structurelles a été lente au début, elle s’est accélérée récemment sur le front du secteur bancaire».
La dynamique de la croissance s’est enraillée…
En conséquence, constate le FMI, «la dynamique de la croissance» s’est enraillée puisqu’après avoir atteint 2,4% en 2014, son taux devrait s’établir cette année à 1%. Car, plusieurs facteurs –les opérations terroristes du Bardo et de Sousse et les fortes tensions sociales persistantes- se sont conjugués pour empêcher la Tunisie d’exploiter les bénéfices du renforcement de confiance de la phase post-transition, de la baisse des prix du pétrole et de la reprise économique en Europe.
De ce fait, le FMI s’attend à «la persistance des déséquilibres externes à un niveau élevé (le déficit courant s’améliorerait de manière marginale à 8,5% du PIB en 2015)», mais les réserves de change se maintiendraient à «un niveau approprié» (4 mois de couverture d’importations) alors que le taux d’inflation demeurerait sous contrôle grâce à des prix de l’énergie et des produits alimentaires plus bas et à «une politique monétaire prudente».
Approfondir les réformes…
C’est la raison pour laquelle le FMI déclare «avoir hâte de poursuivre l’étroite collaboration pour réaliser les objectifs du programme de stabilité macroéconomique et de croissance plus forte et plus inclusive».
Pour ce faire, la Tunisie va devoir faire plus d’efforts et appuyer sur l’accélérateur pour compléter ou approfondir les réformes déjà enclenchés et lancer celles qui ne l’ont pas encore été.
Le FMI estime par exemple qu’il est important que le gouvernement «bouge rapidement pour adopter la réforme fiscale» dont on parle depuis si longtemps qu’elle tend à devenir un véritable serpent de mer.
En outre, les autorités vont devoir s’atteler –et le plus tôt sera le mieux- au contrôle de la masse salariale du secteur public –et à engager la réforme de ce dernier- et à concevoir «une formule automatique de calcul de prix du carburant pour permettre une baisse tellement nécessaire des prix au détail, qui sont actuellement au-dessus des niveaux internationaux pour certains produits».