«La Tunisie produit, chaque année, environ 150.000 tonnes de déchets dangereux, dont 75% sont des déchets industriels». C’est en tout cas ce qu’estime Omar Zouaghi, cadre de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), alors qu’il intervenait à l’ouverture de l’atelier régional sur «les méthodes et les technologies de la gestion des déchets dangereux et spécifiques dans l’expérience tunisienne».
Zouaghi a indiqué que la Tunisie dispose d’un arsenal juridique, organisationnel et technique pour la gestion de ces déchets, précisant que le principe de la gestion des déchets dangereux consiste à faire payer au polluant le coût de la gestion de ses déchets et à présenter aux industriels le soutien technique nécessaire pour adhérer à la gestion durable des déchets.
Prenant part à cette manifestation, qui se poursuivra pendant 3 jours, avec la participation des représentants des pays arabes adhérents à la convention de Bâle, l’ancien ministre de l’Environnement égyptien, Mustapha Hassine Kamel, a estimé que l’atelier vise à «réussir le transfert de l’expérience tunisienne dans le domaine de la gestion des déchets dangereux au reste des pays arabes».
Dans une déclaration à l’agence TAP, il a souligné que «la gestion saine des déchets dangereux permet de réduire le coût de la pollution et de lutter contre leurs effets néfastes sur la santé et l’environnement dans le monde arabe».
Kamel a fait savoir que les participants à l’atelier élaboreront une liste de recommandations qui seront appliquées dans l’ensemble des pays arabes signataires de la convention de Bâle, notamment ceux ayant des problèmes de recyclage. «Les experts saisiront, de leur côté, cette occasion pour faire connaître les plus importantes technologies et techniques appliquées dans le domaine de la gestion des déchets dangereux, y compris les déchets industriels, de santé», a-t-il ajouté.
Des visites de terrain d’un ensemble de projets et de programmes réussis, lancés par la Tunisie dans les différentes régions du pays, sont également au programme de cet atelier, organisé par le Centre régional de formation et de transfert de technologies dans les pays arabes en collaboration avec le ministère de l’environnement et du développement durable.
La finalité est d’examiner la possibilité de réaliser des projets similaires dans d’autres pays arabes.
La convention de Bâle, ratifiée le 22 mars 1989, est un traité international qui vise à lutter contre les mouvements trans-frontières de déchets dangereux entre les pays et particulièrement d’éviter le transfert de ces déchets des pays développées vers les pays en développement, tout en veillant au traitement des déchets radio-actifs.
La convention a aussi pour but de minimiser la quantité et la toxicité des déchets produits, en plus d’aider les pays en développement à gérer de façon raisonnable les déchets, nocifs ou pas, qu’ils produisent.