Le gouvernement tunisien devra s’intéresser à trois dossiers fondamentaux pour réaliser la relance de l’économie, selon la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.
Il s’agit de l’orientation du budget vers la croissance, du renforcement de l’efficience du secteur financier et de l’amélioration du climat des affaires, a-t-elle avancé, mercredi 9 septembre, au cours d’un débat avec les représentants de la société civile, des chefs d’entreprise, des universitaires, des représentants de partis politiques et des membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
S’agissant du premier dossier, Lagarde a mis l’accent sur la nécessité d’orienter le budget vers la croissance moyennant l’augmentation des dépenses de développement et la réduction des frais. Elle a souligné que la masse salariale dans le secteur public en Tunisie représente 13% du PIB, relevant que ce taux est parmi les plus hauts enregistrés dans le monde.
La directrice du FMI appelle à mettre en place un système fiscal plus équitable, à faciliter les procédures fiscales et à réduire les impôts.
Pour ce qui est du deuxième dossier, à savoir le secteur financier, la première responsable du FMI recommande de conférer plus de solidité et d’efficience à ce dernier. Il y a ainsi lieu d’opter pour davantage de flexibilité dans l’octroi de crédits aux petites entreprises et aux femmes porteuses de projets, a-t-elle précisé. Elle a mis en exergue l’opération de restructuration des banques, soulignant la nécessité de poursuivre ces réformes, notamment la recapitalisation des banques publiques.
Lagarde estime aussi nécessaire d’améliorer le climat des affaires pour contribuer à la relance de l’économie, soulignant l’importance de réduire les procédures administratives qui constituent des “freins à l’investissement”. Elle s’est félicitée de l’adoption de la loi sur la concurrence et les prix ainsi que de l’avancement notable dans la réalisation du code d’incitation à l’investissement.
La patronne du FMI a fait remarquer que, difficiles à réaliser à premier abord, ces réformes doivent cependant être engagées dans les meilleurs délais, d’autant qu’elles sont à la base des prochaines réformes que la Tunisie aura à mener. Elle a rappelé que le FMI a aidé la Tunisie suite à sa demande, ajoutant que ce partenariat est basé sur l’entente, la souplesse et le professionnalisme.