Le Fonds monétaire international (FMI) fait preuve d’une plus grande flexibilité et de réactivité dans son partenariat avec la Tunisie, en tenant compte du contexte socioéconomique dans le pays. C’est ce qu’a affirmé, mercredi 9 septembre, la directrice du Fonds, Christine Lagarde. «A chaque revue de programme, nous essayons de faire preuve de flexibilité pour un ajustement aux circonstances socio-politiques qui transforment le pays», a-t-elle dit, lors d’une conférence de presse, tenue, à Tunis, au terme d’une visite de deux jours dans le pays.
La flexibilité se traduit également dans la gestion du calendrier du programme de partenariat et les marges que le fonds laisse au niveau des objectifs budgétaires, particulièrement quand le pays doit faire face à des dépenses considérables et inattendues en matière de sécurité et de défense, a-t-elle précisé.
Lagarde a fait savoir que le fonds accorde une importance particulière à l’appropriation par les autorités du pays, du programme de partenariat contenant des objectifs généraux dont il leur appartient de les “décliner”, en fonction de l’environnement socioéconomique et politique du pays.
Elle a rappelé que le programme de partenariat actuel qui devrait se terminer en juin 2015, a été reporté au 31 décembre 2015, affirmant que si au début de 2016, le gouvernement tunisien souhaite à nouveau poursuivre le partenariat et le financement ou mettre en oeuvre d’autres réformes qui paraissent nécessaires, le FMI, répondra «favorablement» à cet appel. «Finissons d’abord le travail engagé», a-t-elle avancé, faisant remarquer que la sixième revue effectuée par le staff du fonds a été positive et sera soumise au conseil d’administration le 30 septembre courant.
Une autre revue aura probablement lieu à la fin de l’année pour faire le point sur l’ensemble des engagements dont les deux parties ont convenu.
Selon Lagarde «pour transformer l’économie, créer de l’emploi et de la valeur, il faudrait envisager les réformes de façon déterminée et dans le respect du dialogue. D’après la première responsable du FMI, il est préférable pour la Tunisie de transiter vers un modèle de croissance plus inclusive à même de garantir l’emploi revendiqué par la population tunisienne, particulièrement les jeunes.
Revenant sur sa remarque quant à l’importance de la masse salariale dans la fonction publique en Tunisie, Lagarde a affirmé que cette masse, qui représente en Tunisie 13% du PIB, constitue un des taux les plus élevés par rapport à la taille de l’économie. Il y a plusieurs mesures qui peuvent être envisagées à ce sujet, a-t-elle noté, citant notamment des accords de modération salariale qui doivent être négociés dans le cadre du dialogue social et la révision des politiques de recrutement qui ont été «très créatrices d’emplois».
Elle a ainsi appelé à être attentif aux volumes et aux coûts de ces nouvelles créations qui pèsent sur l’économie, d’autant qu’il ne s’agit pas de contrats à durée déterminée.