Pour mener à bien une politique de développement efficiente et équitable, la Tunisie doit opter pour une réorganisation territoriale à travers la création de nouvelles communes et de nouveaux districts. C’est ce qu’estime le directeur général du Centre de formation et d’appui à la décentralisation (CFAD), Adel Ben Yekhlef.
S’exprimant lors d’un séminaire organisé, jeudi à Tunis, avec le concours de l’Association internationale des régions francophones (AIRF) sous le thème «Décentralisation et Gouvernance», il a ajouté que «la décentralisation est un vecteur de stabilité, de cohésion et de développement économique».
S’agissant du Plan de développement quinquennal (2016-2020), a-t-il dit, de larges prérogatives doivent être attribuées aux régions et aux collectivités locales qui disposent, aujourd’hui, de ressources budgétaires très limitées, a-t-il regretté.
Objectif : Réaliser une justice sociale et économique et, par conséquent, créer de nouveaux postes d’emploi générateurs de sources de revenus.
«Le rôle des collectivités locales dans le prochain projet de développement n’est plus à démontrer», a, de son côté, déclaré Yassine Turki, expert dans ce domaine. Pour lui, les activités économiques ne doivent pas être concentrées dans une même région, appelant, dans ce contexte, au développement de l’économie de proximité et à la mobilisation de moyens humains et financiers en vue de booster l’attractivité du territoire.
L’expert a souligné la nécessité d’opérer des réformes profondes sur le mode de gestion et de gouvernance des affaires locales, déplorant la faible autonomie juridique et financière des collectivités.
Yassine Turki a indiqué que le département de l’Intérieur se penche à présent sur l’élaboration d’une stratégie à court et à moyen termes sur le processus de décentralisation et de réorganisation territoriale. Cette stratégie prévoit la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel, la création de délégations spéciales et de communes et la révision des critères d’octroi des subventions.