La Banque européenne d’investissement (BEI) estime que le secteur privé joue un rôle fondamental dans pour la relance de la croissance et l’emploi en Tunisie. Vu de cet angle, elle vient d’accorder une ligne de crédit de 50 millions d’euros, soit l’équivalent au taux de change actuel d’environ 110 millions de dinars tunisiens.
L’accord de financement a été signé, jeudi 17 septembre à Tunis, par Román Escolano, vice-président de la BEI, et Ahmed Karm, président du directoire d’Amen Bank.
Il est stipulé dans l’accord que cette ligne de crédit va servir à soutenir les entreprises tunisiennes à vocation industrielle ou commerciale, à travers la banque tunisienne.
«Il s’agit d’une nouvelle opération de la BEI à forte implication socio-économique, s’appuyant sur une étroite collaboration de la société civile (le Réseau Entreprendre) et un acteur de référence du secteur bancaire (Amen Bank)», lit-on dans le communiqué rendu public après la signature. «Non seulement les entreprises de tailles intermédiaires (ETI) pourront être soutenues dans leurs projets de développement mais également les moyennes, petites et très petites entreprises (TPE) tunisiennes».
Ainsi, Amen Bank s’engage en effet à consacrer 10% de la ligne de crédit mise à disposition par la BEI aux TPE tunisiennes qui bénéficieront d’un taux d’intérêt préférentiel, poursuit le document.
Une attention particulière sera portée au traitement rapide des demandes de financement, ainsi qu’à la mise en œuvre de règles de bonne gouvernance au sein même de ces toutes petites entreprises.
Pour sa part, l‘association Réseau Entreprendre continuera à jouer un rôle de coaching et d’accompagnement pour ces entreprises, ainsi que d’interlocuteur privilégié d’Amen Bank pour faciliter l’accès au financement de ces TPE.
«C’est un financement clef pour la Tunisie et les Tunisiens. Et il concerne toutes les entreprises, des ETI à la micro-entreprise, a déclaré Román Escolano. L’accès au financement est essentiel au développement et à la compétitivité des entreprises. C’est également une source d’emploi et d’intégration sociale. Grâce à une offre financière personnalisée, les petits porteurs de projet en proie à des difficultés de financement peuvent avoir accès à un crédit et être accompagné. Ce qui leur permet de s’insérer durablement dans la société tout en préservant et créant de l’emploi. Là est la valeur ajoutée de notre financement».
«Cet accord permettra à Amen Bank d’offrir aux TPME une large gamme de financements sur ressources extérieures avec des conditions acceptables.
Il permettra ainsi le financement de projets dans les secteurs des industries manufacturières, du tourisme, du transport, de l’éducation, de la santé et des services en général pour des durées allant jusqu’à 10 ans et à des conditions proches de celles du marché domestique, avec la possibilité de double couverture du risque de taux d’intérêt et de taux de change. L’accompagnement du réseau entreprendre permettra aussi d’apporter une assistance de choix aux TPME tout en s’assurant du respect des règles de bonne gouvernance aidant à assurer la pérennité et la viabilité des dites entreprises», déclare de son côté Ahmed El Karm.
Dans le contexte actuel de raréfaction de la liquidité, ce soutien de la BEI au secteur privé via des partenariats innovants contribue à la consolidation du secteur bancaire tunisien grâce à la diversification des sources de financement et aux longues maturités des lignes de crédit proposées par la BEI, de plus en plus rares sur le marché. Les résultats concrets de cette nouvelle ligne de crédit devraient impacter très favorablement l’accès au financement des entreprises et l’emploi dans la continuité de la ligne de crédit précédente signée en décembre 2012 par la BEI. Avec le soutien du secteur bancaire tunisien (banques et sociétés de leasing) –cette ligne de crédit avait permis de financer plus de 500 projets, contribuant ainsi à créer ou à sauvegarder plus de 2.800 emplois sur l’ensemble du territoire tunisien.
>Premier financeur international du développement en Tunisie, la BEI s’est fortement mobilisée pour répondre au mieux aux attentes exprimées par les tunisiens et ainsi accompagner la mutation de la Tunisie.
Depuis le soulèvement démocratique de janvier 2011, c’est ainsi un peu plus de 1,1 milliard d’euros -soit 2,503 milliards de dinars tunisiens- qui a été engagé pour la mise en œuvre de projets nouveaux dans les secteurs clefs de l’économie tunisienne tels que l’énergie, le soutien au secteur privé, les infrastructures, l’éducation ou encore le logement social. Sur l’ensemble des pays méditerranéens partenaires, la BEI a investi 5,2 milliards d’euros depuis janvier 2011, pour répondre aux besoins en constante évolution de la région.
