La guerre menée par la Tunisie contre le terrorisme coûtera au pays des pertes annuelles à hauteur de 1,8% du PIB, soit près de 1,125 milliard de dinars. C’est le calcul fait par le Centre de veille et intelligence economique (CTVIE), relevant de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), dans une note publiée récemment.
Se référant aux pertes financières dues aux deux attaques terroristes qui ont eu lieu au Musée du Bardo (en mars) et dans une unité hôtelière (en juin), la note du CTVIE indique que la grande partie des pertes est due au budget additionnel alloué aux ministères de l’Intérieur et de la Défense, au titre de budget de l’année 2015 en vue de renforcer l’appareil sécuritaire. Ce budget additionnel s’est élevé à 500 MDT, soit 0,67% du PIB.
Le CTVIE cite également le coût des emprunts extérieurs alloués pour alimenter ce budget et non prélevés sur des ressources propres, lequel est déprécié par l’effet de change cumulé moyen du dinar, ce qui conduit à un coût supplémentaire de l’ordre de 0,63% du PIB.
Avec un impact direct sur le secteur touristique, le CTVIE signale que la baisse des recettes dans cette activité, de l’ordre de 155 MDT, durant le premier semestre 2015, par rapport à la même période de 2014, ayant engendré un manque à gagner en termes du PIB s’élevant à 0,2%.
Toujours dans le cadre du secteur touristique, le CTVIE fait état à la fois d’une baisse de la TVA de 33% (suite à la diminution de la TVA dans le secteur de 12% à 8%), dont le coût est estimé à 0,17% du PIB, et également de l’abrogation des timbres fiscaux de 30 DT, imposés aux touristes en partance de la Tunisie, ce qui a engendré des dégâts financiers à hauteur de 90 MDT, soit 0,12% du PIB.
De même, on s’attend à ce que le phénomène de la délocalisation des entreprises étrangères de la Tunisie, avec tout ce que cela comporte comme méfaits (pertes d’emplois, baisse des investissements…) soit à l’origine d’une perte annuelle de plus de 30 MDT, ce qui correspond à environ 0,04% du PIB.
