Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, mercredi 30 septembre, le décaissement de 301,6 millions de dollars, soit environ 599 millions de dinars. Ce décaissement vient au terme de la sixième revue des résultats obtenus par la Tunisie au titre d’un programme économique appuyé par un accord de confirmation.
En vertu de cet accord, qui s’achève à la fin de cette année, la Tunisie a pu décaisser 1,41 milliard de dollars (2,78 milliards de dinars) de l’accord de confirmation approuvé par le FMI, en juin 2013.
Pour rappel, le Conseil exécutif a approuvé le 11 mai 2015, une extension de 7 mois de l’accord de confirmation, au 31 décembre 2015, pour permettre aux autorités tunisiennes de mettre en oeuvre les mesures économiques nécessaires afin d’offrir des engagements prospectifs, notamment sur le secteur bancaire et des réformes budgétaires, l’objectif étant de réduire les vulnérabilités et de réaliser une croissance plus élevée et plus inclusive.
Par l’approbation de cette sixième revue, le conseil exécutif a répondu aux demandes des autorités tunisiennes.
Après les discussions du Conseil d’administration à propos de la Tunisie, Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim du FMI, a déclaré que “l’économie de la Tunisie a fait preuve de résilience dans un contexte marqué par une transition politique prolongée et un environnement économique international difficile”, affirmant que tous les critères de réalisation quantitatifs du programme appuyé par le FMI ont été respectés.
Toutefois, a-t-il souligné, les progrès dans les réformes structurelles, notamment dans les domaines bancaire et fiscal, ont été difficiles. “La réussite de la transition politique est une occasion d’aller de l’avant avec la mise en oeuvre des réformes précitées dont l’instauration sera achevée dans les délais impartis par le programme économique appuyé par l’accord de confirmation”, selon Furusawa.
“L’orientation budgétaire 2015 est appropriée pour atténuer les retombées économiques des récentes attaques terroristes, mais une reprise de l’assainissement budgétaire à partir de 2016 reste essentielle pour réduire les vulnérabilités”, a-t-il ajouté.
Il s’agit, dans ce contexte, de comprimer la masse salariale, de réduire les subventions de l’énergie et d’adopter une politique fiscale plus équitable, a-t-il précisé. Le responsable au FMI a, en outre, affirmé qu’il y a lieu d’accorder une place de choix aux dépenses d’investissement prioritaires.
Ainsi, selon lui, des réformes favorables à la croissance, incluant les entreprises publiques, la gestion des finances publiques et l’administration fiscale permettront d’améliorer la capacité d’absorption, l’équité et la gestion des risques. “Une politique monétaire prudente permettra de contenir les pressions inflationnistes, de préserver les taux d’intérêt réels positifs et de réduire les pressions sur le taux de change”, a-t-l fiat savoir, recommandant d’adopter une plus grande flexibilité dans ce domaine. “Afin de renforcer le système bancaire et faciliter l’intermédiation du secteur financier, il est important de recapitaliser les trois banques publiques et de mettre à jour des plans d’affaires sous-jacents de façon à assurer la conformité réglementaire tout au long de la période de restructuration”, a avancé Furusawa. “Stimuler la croissance et la création d’emplois nécessite un environnement d’affaires amélioré et la mise en oeuvre rapide du programme de réformes structurelles, en particulier, pour renforcer le climat d’investissement”, a-t-il conclu.