Selon le quotidien allemand Bild, le logiciel a été mis à disposition en 2007, sans être prévu cependant pour équiper des véhicules destinés à la vente.
C’est le journal Bild dans son édition de dimanche qui l’affirme: l’équipementier allemand Bosch a reconnu être l’entreprise qui avait fourni à Volkswagen le logiciel lui ayant permis la modification des moteurs pour fausser les tests antipollution. Citant un «document explosif», le quotidien explique que le matériel a été mis à disposition du constructeur en 2007, mais que Bosch aurait rappelé à Volkswagen que l’installation sur des véhicules était «illégale». Le logiciel en effet, selon les termes contenus dans le document était «prévu uniquement pour des tests (internes) et non pour la conduite». Un avertissement qui n’empêchera pas finalement son installation frauduleuse sur au moins 11 millions de ses véhicules dans le monde, des aveux même du constructeur. Contacté par Le Figaro, Bosch s’en tient au silence: «Nos relations commerciales avec Volkswagen étant confidentielles, nous ne faisons pas de commentaires» déclare l’équipementier qui avait déclaré mardi, dans un communiqué, procurer au constructeur allemand «des systèmes d’injection à rampe commune destinés à équiper les moteurs diesel des modèles (…) en fonction des spécifications de Volkswagen».
Tâche d’huile
Même si Bosch n’est pas formellement incriminé dans le scandale Volkswagen, il s’agit de la deuxième grosse entreprise dont l’image pourrait être écornée par les manipulations du constructeur allemand. La marque espagnole Seat, filiale de Volkswagen, a été ainsi montrée du doigt samedi par le ministre espagnol de l’Industrie José Manuel Soria, qui exige que soit rendu public le nombre de véhicules équipés d’un moteur truqué. Le membre du gouvernement ibérique exige également que soient remboursées par le constructeur espagnol les subventions versées pour le soutien aux véhicules «performants». Le quotidien espagnol El Pais indique que plus d’un demi-million de véhicules seraient concernés.
La France échappe pour l’instant au scandale… du moins dans l’attente des «tests aléatoires» sur une centaine de voitures qui devraient commencer la semaine prochaine sans que l’on connaisse précisément les dates et les modalités du dispositif. La ministre en appelle surtout à la bonne volonté des constructeurs dont elle espère «qu’ils ouvrent leurs laboratoires et se soumettent aux tests aléatoires. C’est le seul moyen de sortir de cette crise de confiance», selon ses propos au Journal du Dimanche.
AFP