L’Office national de l’assainissement (ONAS) a entamé les préparatifs pour la saison des pluies 2015-2016, depuis juin 2015. C’est ce qu’a affirmé son PDG, Habib Omrane, qui s’exprimait, jeudi 1er octobre au Parc Ennahli (Tunis), à l’occasion de la réunion des directeurs régionaux de l’ONAS.
Ces préparatifs consistent, d’après un rapport présenté à l’occasion, en le curage de 57 oueds (80 km) dans les régions de Tunis, Ariana, La Manouba, Ben Arous, Bizerte, Nabeul, Sousse, Kairouan et Sfax, ainsi que le nettoiement de 31 bassins au Grand Tunis et de cités telles que la Cité el Khadhra, Fattouma Bourguiba à Boussalem (Jendouba) et la cité Ibn Sina.
La rencontre, dont l’objectif est de discuter du rôle du directeur régional de l’assainissement dans l’amélioration de l’état de l’environnement dans les régions et dans l’identification de solutions aux impacts des inondations, a permis aussi d’évoquer les difficultés auxquelles font face ces responsables, dont notamment les prérogatives limitées et le manque de coordination entre les intervenants à la survenue des inondations.
Les directeurs régionaux de l’ONAS ont évoqué, parmi les causes des problèmes rencontrés dans le domaine de l’assainissement, le non respect des normes de traitement des eaux industriels par les industriels eux mêmes.
Sur le plan central, le PDG de l’ONAS a évoqué la nécessité d’une réforme de l’Office, qui souffre de problèmes cumulés durant dix ans auxquels est venue s’ajouter l’esprit de nonchalance qui a marqué les 4 dernières années.
Cette réforme doit cibler, selon le directeur du département de la planification, budgets et études générales à l’ONAS, Adel Boughanmi, la préservation des équilibres financiers de l’Office, le développement des méthodes de gestion et la gouvernance et le développement des ressources humaines.
L’ONAS souffre, d’après Boughanmi, d’un déséquilibre financier dû au gel des tarifs d’assainissement pendant la période 2003-2010 et à la hausse des matières premières et de l’énergie.
En plus, les ressources humaines de l’ONAS ont été réduites de 14% entre 2010 et 2015, suite au gel des recrutements et les départs à la retraite.
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Najib Darouich, qui assistait à la rencontre, a mis l’accent, lui, sur la faiblesse de l’infrastructure, laquelle nécessite une stratégie à long termes.
Revenant sur les préparatifs de la saison pluviale, le ministre de l’Environnement a indiqué que son département a mis en place un programme intensifié de curage des oueds et des canaux des eaux pluviales.
Il a, toutefois, évoqué un “vide institutionnel” dans le domaine des eaux pluviales. En effet, les services publics d’assainissement sont souvent mis en cause par les citoyens lors des saisons pluviales en raison des problèmes de pollution, de la mauvaise gestion des eaux de ruissellement et des dysfonctionnements au niveau des stations de pompage.
Sur ce sujet, le PDG de l’ONAS a fait savoir qu’une structure de suivi a été créée pour recevoir les réclamations des citoyens et suivre à temps les interventions des services concernés dans les différents gouvernorats à partir de la salle d’opération à Charguia (banlieue nord de Tunis).