La révision des systèmes de financement des logements et d’intervention dans les anciennes constructions, l’amendement de la législation relative à la promotion immobilière, ce sont là les principaux axes de la nouvelles stratégie du ministère de l’Equipement, l’Habitat et l’Aménagement du territoire dans le domaine du logement.
Cette stratégie, présentée lundi 5 octobre à Tunis, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale et arabe de l’habitat, vise à introduire des techniques de construction modernes et économiques aux niveaux des coûts et de la consommation d’énergie et de l’eau, ainsi qu’à maîtriser les prix des matériaux de construction et à renforcer la formation dans les spécialités demandées sur le marché de travail.
Le département de l’Equipement a déjà entamé l’évaluation du système législatif et institutionnel qui entrave l’action des fonds consacrés au financement de l’habitat outre le développement du rendement et des interventions des programmes spécifiques de logement social, a affirmé le ministre de l’Equipement, Mohamed Salah Arfaoui, lors d’une journée d’études sur la nouvelle stratégie de l’habitat en Tunisie.
Il a ajouté que le ministère a entamé la révision du système de gestion des modèles de développement territorial.
Selon les résultats du recensement général de la population et de l’habitat de 2014, le nombre des logements en Tunisie s’élève à 3,3 millions logements pour 2,7 millions de familles recensées. Celles propriétaires de logement sont estimées à environ 77%.
Le secteur du logement en Tunisie est confronté, selon des spécialistes, à plusieurs défis relatifs essentiellement à l’accroissement de la demande de logement à acquérir et à la hausse des prix des logements ainsi que l’extension urbaine anarchique -le taux des constructions anarchiques est estimé à environ 37%.
Les principales défaillances du système de logement sont liées à la longueur des procédures relatives à la préparation et la révision des plans d’aménagement urbain, à l’absence de mécanismes de financement dans ce domaine, la complexité des procédures de lotissements et d’octroi des permis de bâtir, outre la régression du nombre des terrains aménagés pour la construction, leur rareté et la hausse de leurs prix.
Il s’agit également de l’accroissement de la demande des terrains situés en dehors des plans d’aménagement, de l’apparition de quartiers anarchiques qui ont été bâtis sur les terrains agricoles en l’absence de toute commodité, l’aménagement limité de logements et lotissements sociaux destinés aux catégories démunies et moyennes.
Le secteur souffre, en outre, de l’absence de système de financement au profit des personnes à revenu limité en dehors des salariés et de manière à leur permettre d’obtenir un financement adapté à leur capacité de remboursement et l’exploitation limitée des ressources du Fonds de promotion de l’habitat urbain au profit des salariés.