La Banque mondiale (BM) a consacré une enveloppe de 5,76 millions de dollars (11,23 millions de dinars) pour la mise en Ouvre de la stratégie nationale et du plan d’action de gestion durable des oasis tunisiennes qui abritent 10% de la population et couvrent 41,710 hectares de la superficie du pays.
L’objectif du projet est d’améliorer la gestion durable des ressources naturelles et de promouvoir la diversification des modes et moyens de subsistance dans 6 oasis ciblées par la stratégie (Gabès, Kébili, Gafsa et Tozeur), a affirmé Taoufiq Bennouna, spécialiste principal en Gestion des ressources naturelles, à la Banque mondiale (BM).
S’exprimant lors d’une table ronde tenue, vendredi, au siège de la BM à Tunis, pour présenter cette stratégie, Bennouna a précisé que cette dernière vise à encourager les communautés et les parties prenantes locales à adopter un modèle de développement participatif avec l’appui du gouvernement.
Il a souligné que «près de 90% de l’enveloppe consacrée au projet ont été investis dans le financement de micro-projets présentés par les populations locales elles mêmes».
Ces oasis ont été choisies sur la base d’un certains nombre de critères axés notamment sur leur représentativité par rapport aux types d’oasis en Tunisie (oasis littorales, de montagne et les oasis sahariennes), leur valeur patrimoniale et les potentialités susceptibles d’être exploitées pour assurer la réhabilitation et la préservation de ces sites.
Autre critère pris en compte lors du choix de ces sites, l’aptitude des populations et des parties prenantes locales à s’approprier la démarche participative de ce projet.
Ce volet innovant du projet, indique encore le responsable de la BM, vise à mettre en place un modèle de gestion participative qui implique l’ensemble des parties prenantes à l’échelle locale dans la gestion de l’oasis.
Pour Mohamed Zmerli, coordinateur du projet au niveau du ministère de l’environnement et du développement durable, cette approche innovante a crée une nouvelle dynamique dans la mesure ou elle a permis d’engager les communautés locales dans la gestion et la mise en place des pratiques de conservation de la biodiversité dans ces oasis qui font face à une dégradation accélérée des ressources naturelles (génétiques, pastorales et végétales) et une surexploitation des ressources en eau.
Le processus d’élaboration, de gestion et d’exécution des projets est lancé au niveau local, a indiqué Zmerli, ajoutant que les promoteurs des micro-projets sont encadrés par un animateur et un comptable recrutés eux aussi parmi la population locale, avec pour mission de conceptualiser le projet avec l’appui des structures de l’Etat ( groupements de développement agricole, commissariat au développement agricole?)
“A ce stade du projet, 20 micro projets ont déjà été validés et 20 autres le seront ultérieurement”.
D’après le document du projet, les problèmes environnementaux rencontrés par les communautés oasiennes se traduisent par une spirale ascendante de pauvreté rurale et une dégradation accélérée des ressources naturelles. Les oasis tunisiennes souffrent d’une surexploitation des aquifères profonds, du changement climatique, de l’empiétement des zones urbaines, autant de facteurs qui sont aggravés par l’absence d’une vision intégrée pour assurer leur développement durable.
Partant de ce constat, la stratégie de développement durable des oasis est articulée autour de 9 axes stratégiques, ciblant l’appui aux zones oasiennes qui se trouvent dans des régions moins développées avec des taux de pauvreté élevés, l’augmentation de la probabilité d’une plus grande productivité agricole et la promotion de la gouvernance.
Un atelier de travail sur le plan d’action pour la mise en oeuvre de la stratégie de développement durable des oasis en Tunisie va être organisé les 12 et 13 octobre 2015, par le ministère de l’environnement et du développement durable, en collaboration avec le bureau de la BM à Tunis.
Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du projet « Gestion durable des écosystèmes oasiens en Tunisie », financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et géré à travers la BM sur la période 2014/2019.
Le plan d’action vise notamment à renforcer le cadre institutionnel et juridique de gestion des oasis et le renforcement de la participation des communautés oasiennes dans la mise en oeuvre de la stratégie.
Il s’agit en outre, de préserver les ressources en eau non renouvelables, de protéger les oasis de la pollution, l’ensablement et les inondations et d’améliorer la rentabilité économique de l’agro-système oasien.