Aussi paradoxal que cela puisse paraître, on apprend que “150.000 postes d’emploi ne trouvent pas de preneurs dans les sociétés tunisiennes…”. C’est d’autant plus insensé que le nombre total de chômeurs s’élève à plus de 600.000. C’est en tout cas le chiffre que le président du Centre des jeunes dirigeants (CJD), Khaled Zribi, a avancé alors qu’il était interrogé par nos confrères de l’Agence TAP, en marge du débat que le CJD a organisé, jeudi 8 octobre, portant sur “l’externalisation: un avantage compétitif pour l’entreprise tunisienne”.
Il a expliqué cette situation par le manque d’adaptation de la formation au marché de l’emploi, précisant que pour cette raison, le CJD met l’accent au cours de son actuelle stratégie d’action (2013/2015) sur la formation continue dans l’entreprise, le soutien au jeune dirigeant et son entreprise, outre l’entreprenariat et l’investissement.
Ceci étant, le président du CJD estime qu’en Tunisie la meilleure manière de trouver un emploi est de créer son propre emploi (entreprise). Mais la chose ne semble pas si simple que cela, reconnaît Zribi, car “la création d’une entreprise est devenue extrêmement difficile à cause d’un environnement difficile et non propice à l’investissement”.
Pour contourner cet handicap, Zribi souligne qu'”il faut que la Tunisie ait le courage et l’audace d’engager de véritables réformes, notamment la refonte de l’administration tunisienne qui est le socle de l’Etat. L’administration est devenue, aujourd’hui, un frein à l’entreprise, on a l’impression qu’elle joue contre nous et ralentit la création de valeurs au lieu de nous aider”.
Parmi les autres problèmes auxquels est confrontée l’entreprise tunisienne, le président du CJD cite le commerce parallèle et la contrebande qui constituent “des crimes économiques” et représentent 55% de l’économie tunisienne, en plus de leurs impacts sur la sécurité du pays.
Mais Zribi ne se contente pas seulement de dénoncer, il a promis que ces problématiques et bien d’autres seront discutées au cours des prochains congrès et de l’assemblée générale du CJD, qui auront lieu le 4 décembre 2015, sur le thème “les défis économiques en Tunisie”.
Zribi a rappelé, par ailleurs, que la stratégie en cours du CJD repose sur le renforcement de cette institution en tant qu’entreprise qu’il faut doter des moyens nécessaires pour l’accomplissement de ses rôles et le développement de ses structures régionales ainsi que la réforme de son règlement intérieur. Il a fait savoir que le Centre dispose, actuellement, de 9 bureaux régionaux (Tataouine, Bizerte, Sfax, Sousse, Monastir, Nabeul, Tunis, Ariana et Ben Arous)…