Le propos a de quoi refroidir l’ardeur de nos vaillants responsables de l’administration. Son auteur est un investisseur américain, basé chez nous, grand ami de la Tunisie et qui s’est ainsi confié en ces termes au chef du gouvernement. C’est Habib Essid en personne qui rapporte ces propos lors de son passage au CERES en vue de débattre de la Note d’orientation du plan de développement 2016-2020 avec les macroéconomistes.
L’investisseur américain souhaiterait réinvestir dans notre pays mais il est échaudé par sa première expérience et s’est ouvert, en toute sincérité et en toute bonne foi, comme le précisait Habib Essid, pour aider à relever l’attractivité du site tunisien.
La réforme de l’administration s’impose comme une urgence. Tout le monde est acquis à cette cause. Les bailleurs de fonds internationaux le répètent à cor et à cri.
Jean-Luc Bernasconi, directeur résident de la BM à Tunis, nous confiait que l’administration tunisienne recèle des compétences mais qu’elle ne délivre pas. D’origine suisse, il se souvient que son pays a connu un épisode pareil et que les autorités suisses se sont résolues à procéder à un reengineering de l’administration dans son ensemble.
Commentant le programme de réformes, le directeur de la BM avait glissé qu’il serait souhaitable de confier le programme des réformes à une agence dédiée car d’expérience, assure-t-il, l’administration est clémente avec elle-même et se réforme peu de l’intérieur.