Habib Essid est rentré de New York (26-30 septembre) satisfait et avec le sentiment du devoir accompli. Il suffisait de regarder et écouter le chef du gouvernement dresser, samedi 3 octobre, le bilan des cinq jours intenses qu’il a passé dans cette ville pour s’en convaincre. Cinq jours intenses durant lesquels il s’est démené sur les fronts multilatéral et bilatéral.
Sur le plan multilatéral, le chef du gouvernement a tout naturellement eu l’essentiel de ses échanges dans le cadre des Nations unies, dont la 70ème Assemblée générale était le principal objet de son voyage aux Etats-Unis.
Il a ainsi prononcé deux discours, celui du président Caïd Essebsi devant l’Assemblée générale, et le sien au sommet sur l’Agenda de développement 2030 et à une réunion sur l’égalité des sexes et le renforcement du pouvoir de la femme, et pris part au sommet anti-terroriste de New York ayant scellé l’alliance contre l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Parce que la lutte contre le terrorisme est aujourd’hui la priorité des priorités en Tunisie, ce sommet, durant lequel la Tunisie a annoncé officiellement son adhésion à cette coalition, a fort probablement été le moment le plus fort du séjour new-yorkais du chef du gouvernement.
Etant donné qu’elle pourrait impliquer une éventuelle participation à des opérations militaires contre Daech, la décision de se joindre à la coalition internationale n’a peut-être pas été facile à prendre pour les autorités tunisiennes. Mais le fait qu’elle ait finalement été prise veut dire que, eu égard aux dangers auxquels le pays est aujourd’hui confronté, la Tunisie a jugé que le jeu vaut la chandelle. Ce que confirme la rencontre avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
D’ailleurs, preuve supplémentaire de son importance pour les autorités tunisiennes, ce dossier a également figuré en bonne place dans les échanges bilatéraux du chef du gouvernement à New York.
Sur ce plan, la lutte anti-terroriste et ses exigences, notamment en termes d’équipements, de formation et de renseignement, ont été au menu des entretiens de Habib Essid avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Ayant eu lieu après le récent G7 –auquel le président Caïd Essebsi a participé et durant lequel l’Allemagne a réitéré son engagement à aider la Tunisie- et la prochaine visite du chef du gouvernement à Berlin (4 et 5 novembre 2015), cette rencontre a permis de baliser le chemin d’une intensification de la coopération entre les deux pays dans les domaines économique, politique et sécuritaire.
Sur le plan bilatéral, le chef du gouvernement s’est entretenu avec le président autrichien Heinz Fischer, les premiers ministres maltais, Joseph Muscat, et luxembourgeois, Xavier Bettel, et Penny Pritzker, ministre du Commerce des Etats-Unis.
Enfin, à New York Habib Essid a endossé l’habitat du VRP pour promouvoir l’image de la Tunisie lors de ses interventions dans le cadre de think tanks américains (Council for Foreign Relations et East West Institute) et dans des interviews accordées à des chaînes de télévision (Al Jazeera et BBC arabe).