La croissance économique en Tunisie devrait s’accélérer à 4,7% d’ici 2020 et les perspectives à moyen terme demeurent favorables. C’est la bonne appréciation du Fonds monétaire international (FMI) sur notre pays, un de nos principaux bailleurs de fonds.
Cependant, ces perspectives demeurent tributaires d’une baisse des risques sécuritaires et d’une atténuation des tensions sociales ainsi que d’une «bonne et rapide exécution» des réformes, selon une note du FMI, dont la version française a été publiée ce week-end, au terme des consultations achevées le 30 septembre dernier.
Pour l’institution internationale, «l’économie tunisienne a fait preuve de résilience pendant la longue transition politique et face à un environnement économique international difficile». Cece dit, elle fait état de persistance des déséquilibres extérieurs et de la hausse du chômage, rappelant que le déficit des transactions courantes a atteint 8,8% du PIB en 2014, soit son niveau le plus élevé depuis les années 80.
Le Fonds évoque également «l’amélioration de la situation budgétaire avec un déficit budgétaire structurel de 3,3% du PIB en 2014, mais relève l’affaiblissement de la composition du budget avec un investissement public «au plus bas» à 4,2% du PIB et une augmentation de la masse salariale, qui représente environ 60% des recettes.
Le FMI met l’accent, en outre, sur la fragilité du système bancaire dont les prêts improductifs « restent élevés, à 15,8 %». Les administrateurs du fonds soulignent, d’après la note, la nécessité pour le gouvernement «de reprendre l’assainissement à compter de 2016», à travers la limitation «de l’augmentation de la masse salariale grâce à une réforme de la fonction publique» et la réduction des subventions énergétiques moyennant un ajustement automatique des prix des carburants.
Ils mettent l’accent sur l’importance d’accroître l’exécution de l’investissement public, «d’opérer des réformes budgétaires qui ne nuisent pas à la croissance» et de renforcer la gestion des finances publiques et du suivi des entreprises publiques, de manière à réduire les risques budgétaires.
Les administrateurs saluent la détermination des autorités à réformer les retraites et attendent avec intérêt le renforcement du cadre de la politique monétaire et l’adoption de la loi sur la banque centrale. Ils préconisent, par ailleurs, de redoubler d’efforts pour réformer l’appareil réglementaire, notamment en adoptant une loi sur l’investissement “qui existe de longue date” et pour engager des réformes du marché du travail qui s’attaquent au chômage élevé.
Toujours selon la note, les administrateurs souscrivent à la volonté des autorités d’assouplir le taux de change et de renforcer le marché des changes «qui contribuera à renforcer les volants de réserves et à réduire les déséquilibres».