L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, mardi 20 octobre 2015, par 134 voix, la convention-cadre de coopération commerciale et économique conclue entre la Tunisie et le Marché commun de l’Amérique du Sud (MERCOSUR).
D’après les parlementaires, cet accord, qui stipule, entre autres dispositions, la création d’une commission mixte qui regroupe des représentants des pays du groupe MERCOSUR (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, la République bolivarienne de Venezuela) et de la Tunisie pour engager des négociations sur un éventuel accord préférentiel de commerce, va aider la Tunisie à diversifier ses partenaires.
L’accord stipule l’encouragement des promotions commerciales et la diversification des opportunités de commerce des services selon les règles de l’OMC.
Les députés ont appelé à la nécessité de diversifier les partenariats avec des pays, autres que ceux de l’Union européenne et de ne pas être totalement “dépendant” de cet espace économique. Il faut tirer profit des opportunités qu’offrent d’autres espaces à l’instar des pays de l’Asie de l’Est et de l’Iran -où l’embargo a été levé.
Ils considèrent que l’Amérique du Sud constitue un espace économique pouvant être une alternative pour la Tunisie compte tenu des “caractéristiques similaires” à ceux de la Tunisie.
L’un des députés a insisté sur l’évaluation des relations tuniso-européennes, après l’accord d’association signé avec l’Union européenne en 1995, ainsi que ses impacts sur la rentabilité du secteur industriel en Tunisie.
D’autres députés ont souligné que la diversification des destinations économiques de la Tunisie est “l’une des actions d’indépendance du pays”.
Un autre député a évoqué la nécessité de renforcer le contrôle des plants pouvant être importés dans le cadre de cet accord, afin d’éviter la propagation des maladies et des virus, menaçant ainsi la santé végétale en Tunisie.
Le ministre du Commerce, Ridha Lahouel, a souligné, dans son intervention, l’importance de la coopération avec le MERCOSUR, qui contribue à hauteur de 82% du PIB de l’Amérique du Sud et représente 65% de la population de la région.
Il a évoqué la possibilité de développer les échanges commerciaux avec ce groupe en matière de phosphate, huile d’olive, dattes et sucre.
En ce qui concerne l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) avec l’Union européenne, dont le premier round des négociations a démarré mardi et se poursuivra jusqu’au 22 octobre 2015, le ministre a affirmé qu’il sera débattu profondément avec la participation de toutes les parties concernées ( gouvernement, organisations professionnelles, société civile…).
Il a indiqué que ces négociations seront basées sur des principes ayant trait à la facilitation du déplacement des personnes et l’assistance technique en faveur de l’agriculture tunisienne.