La Chambre syndicale nationale des gérants et propriétaires de stations-service a menacé de suspendre leurs activités dans toutes les régions du pays, si l’administration ne lutte pas contre le problème de la contrebande des hydrocarbures.
Tenant une conférence de presse mardi à Tunis, Mohamed Sadok El Bedioui, président de ladite Chambre syndicale, a affirmé que “l’activité de distribution des hydrocarbures a accusé d’énormes pertes à cause du marché parallèle. Les pertes au niveau des ventes pour les gérants et propriétaires de stations-service ont oscillé entre 35% et 70%, atteignant dans les régions du sud du pays une régression de l’ordre de 90%”.
40 des 900 stations qui emploient 15.000 personnes ont fermé leurs portes engendrant le licenciement de 350 ouvriers, et ce à cause de l’implantation anarchique de vendeurs d’hydrocarbures de la contrebande.
Et le syndicaliste d’avertir: “si le gouvernement n’applique pas la loi à l’encontre des contrevenants, à travers l’intensification des opérations de contrôle, les gérants et propriétaires de stations-service vont suspendre leurs activités”.
“Nous allons accorder au gouvernement une période d’un mois, et ce à partir de la semaine prochaine, pour identifier des solutions sérieuses au phénomène de la contrebande des hydrocarbures qui s’est trop propagé après la révolution, notamment dans les régions du Centre, du Sahel et du Sud du pays”, a-t-il ajouté.
Il a également souligné que “les opérateurs dans le domaine de la distribution des hydrocarbures se trouvent aujourd’hui dans l’incapacité d’honorer leurs engagements fiscaux et sociaux”. Du coup, il y a de crainte que la profession n’ait pas de solution que de recourir au licenciement des ouvriers vu la détérioration de leur situation financière”.
Pour sa part, Fakhredine Ben Salah, président de la Chambre syndicale régionale des stations-service du gouvernorat de Nabeul, est intervenu sur la question des négociations entre l’UTICA et l’UGTT relatives aux augmentations salariales, précisant que “la Chambre est prête à la discussion sauf que la situation financière actuelle des gérants et propriétaires de stations-service est difficile et ne leur permet pas d’augmenter les salaires de leurs ouvriers”.
Ben Salah a appelé le gouvernement à réagir rapidement et sévèrement par l’application immédiate de la loi à travers le contrôle massif des véhicules transportant les hydrocarbures qui sont des produits dangereux.
Les présidents régionaux des stations-service relevant des gouvernorats de Gabès, Médenine, Tozeur, Sousse, Monastir, Tataouine, Nabeul et Sidi Bouzid ont souligné également “l’absence de volonté sérieuse de l’Etat pour lutter contre le phénomène de la vente illicite des hydrocarbures”.