“Il est impératif que le secret des négociations soit préservé. Nous sommes tous, en tant que ministres ou membres de la Commission de gestion, présidée, je le rappelle, par le ministre des Finances, tenus au devoir de réserve et de confidentialité. Il est donc impensable et irresponsable qu’une information, quelle qu’elle soit, parvienne à une personne concernée par les biens confisqués ou intéressée par leur acquisition. Pire parfois, c’est la position d’un ministre qui est transmise illico presto. Est-ce normal? Je ne peux admettre cela ni en tant que ministre ni en tant que juge. C’est une question d’éthique et de discipline administrative. Je suppose qu’il en est de même pour mes confrères qui ne peuvent tolérer pareil comportement. D’ailleurs je proposerais que désormais la Commission siège, discute, propose et nous transmet à nous ministres, ses conclusions. Nous en débattrons en présence du représentant du Premier ministère et du Conseiller du chef du gouvernement chargé du dossier économique, et déciderons en notre âme et conscience de ce qui est bien pour notre pays et qui puisse servir ses intérêts et ceux de nos concitoyens”.
Cette précision du ministre des Domaines de l’Etat vise à situer dans son contexte réel sa dernière déclaration, à propos de la divulgation d’informations suite aux réunions tenues par la Commission de gestion des biens confisqués.
Le ministre a également indiqué que les 80% des actions de DAR AssabAh ne seront cédées qu’à la condition expresse que les droits et emplois des 170 journalistes, techniciens et administratifs de ce fief de la presse tunisiennes soient préservés. “Je lis le journal Assabah depuis mes dix ans et j’ai suivi de près son acquisition par Sakher El Materi et l’interruption de sa parution. Ce journal emblématique de notre presse nationale ne sera pas bradé. Si ses employés peuvent trouver une formule idéale pour sa reprise en entreprenant une bonne politique managériale, la formule pourrait être envisagée sinon la vente de Dar Assabah n’est pas pour demain”.
Le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières a, par ailleurs, abordé la question de la loi organique portant création de l’Instance de la bonne gouvernance: “Nous sommes en train de débattre avec monsieur Kamel Jendoubi, ministre délégué chargé des Relations avec la Société civile, de tous les détails se rapportant à cette Instance. Dès lors que le projet de loi approuvé par le gouvernement, il sera soumis et adopté à l’ARP; la commission de la confiscation des biens spoliés n’aura plus de raisons d’être puisque c’est l’instance constitutionnelle qui prendra en charge toutes les questions en relation avec la mauvaise gestion ou la corruption”.
Pour Hatem El Euch, le plus important est de préserver les biens de l’Etat, de résoudre définitivement le problème des biens confisqués et de veiller à une meilleure gestion pour ce qui est des biens et deniers publics.
Le projet de loi sera soumis d’ici fin du mois de novembre à l’ARP, tout comme son ministère activera la promulgation de la loi sur l’expropriation légale pour permettre aux grands projets publics de voir le jour: “Le ministre de l’Equipement tient à ce que cette loi soit promulguée au plus vite et il a raison car il y va de la relance de l’investissement public, de l’amélioration de la qualité des infrastructures et du lancement de projets vitaux pour la population tels les hôpitaux ou les réseaux ferroviaires ou routiers”.
Il est du devoir et de la responsabilité du gouvernement de préparer et de soumettre des à l’ARP des lois visant l’amélioration de la qualité de vie des citoyens et la redynamisation du circuit économique. Espérons que l’ARP suivra.