“L’intégration maghrébine dans tous ses aspects (économique, social ou sécuritaire) demeure le moyen incontournable pour accélérer la croissance, créer des emplois et lutter contre les affres du sous-développement”, a affirmé le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA), Habib Ben Yahia.
Il a ajouté, lors d’un atelier régional du secteur privé, organisé mercredi 28 octobre à Rabat (Maroc) sur les défis de l’intégration commerciale dans le contexte de la zone continentale de libre-échange (ZLEC), que “le Maghreb est la région la moins intégrée d’Afrique alors qu’elle devrait être la région la plus intégrée du monde”.
“Le commerce intra-maghrébin représente à peine 3% du commerce extérieur des pays de la région”, a regretté Ben Yahia, rappelant que la tenue du 6ème forum pour le développement de l’Afrique de Nord s’inscrit dans le cadre du projet de la mise en place de la ZLEC, qui devrait voir le jour en 2017.
Ce projet prévoit la réalisation, à terme, d’une communauté économique africaine intégrée qui comprend le libre(échange de commerce, des marchandises et personnes, des services et des capitaux.
Il a appelé à la nécessité de poursuivre et d’approfondir la réflexion sur le partenariat économique de l’Afrique du Nord malgré un contexte international et régional complexe et difficile.
Revenant sur le fléau du terrorisme, il a fait remarquer que ce phénomène qui ne cesse de mettre en danger la stabilité de toute la région d’Afrique du Nord a été exacerbé par la persistance du chômage des jeunes et la faible création d’emploi.
De son côté, le directeur par intérim du Bureau de la Commission économique pour l’Afrique du Nord, Nassim Oulmane, estime que l’intégration régionale “est un processus de construction d’espaces économiques élargis et de solidarité régionale structurée autour des idées communes”.
Au plan économique, l’intégration régionale permettra, selon lui, de développer le commerce et les investissements, d’établir des économies d’échelles à travers l’accroissement de la taille des marchés et d’assurer une meilleures prévisibilité des politiques publiques par l’ancrage dans une perspective régionale.
De même, l’intégration maghrébine, qui constitue un jalon du processus d’intégration continentale’ est devenue un sujet d’actualité vu la similitude des défis de développement des pays nord-africains, des opportunités qu’elle représente en termes de croissance et d’emploi et des atouts économiques et géostratégiques dont dispose la sous-région, au carrefour entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient.
Le responsable a, par ailleurs, évoqué le projet de mise en place d’une ZLEC qui aspire à construire un groupement continental, avec une population de plus d’un milliard de personnes, ajoutant que les travaux de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) tablent sur un accroissement du commerce intra-africain de plus de 52%, soit 35 milliards de dollars, d’ici 2020.
Mme Zakia El Midaoui, directrice de la coopération multilatérale et des affaires économiques internationales au ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, considère que l’intégration maghrébine est devenue une nécessité urgente parce que le contexte international actuel est marqué par tendance au renforcement des groupements économiques régionaux par une mondialisation imposant des défis énormes.
“Le coût du non Maghreb est insoutenable pour tous les pays de l’Afrique du Nord. La région compte parmi les très rares régions du monde qui n’ont pas profité des opportunités de l’intégration régionale et sous-régionale”, a-t-elle dit.
Pourtant, le Maghreb recèle d’atouts et de potentialités énormes qui le prédispose à jouer un rôle de locomotive dans le développement économique de l’Afrique.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Mehrez Ben Rhouma, consultant tunisien a indiqué que “la Tunisie est appelée, aujourd’hui, à se mobiliser davantage au niveau maghrébin pour finaliser avec les autres pays aussi bien le projet de création d’une zone de libre(échange maghrébine que celui de la mise en place d’une ZLEC” .
L’atelier régional du secteur privé sur les défis de l’intégration commerciale dans le contexte de la ZLEC, organisé à l’initiative de la CEA pour l’Afrique, en marge du 6ème forum pour le développement de l’Afrique du Nord (du 27 au 31 octobre à Rabat), vise à sensibiliser le secteur privé aux enjeux de l’intégration continentale et propose de donner un large écho à l’ensemble des efforts déployés pour accélérer le commerce entre les pays d’Afrique du Nord et le reste du continent.