La Tunisie a signé, jeudi 29 octobre, l’annonce euro-méditerranéenne pour la préservation de la diète méditerranéenne, dont les objectifs correspondent à ceux du projet «diète méditerranéenne et valorisation des produits alimentaires traditionnels». Une conférence organisée à Tunis pour présenter les résultats de ce projet mis en place, il y a plus de trois ans, a permis de revenir sur les finalités de cette initiative.
Il s’agit, notamment, d’améliorer les compétences des petits et moyens projets, et particulièrement les restaurants, à offrir des produits cohérents avec la diète méditerranéenne (DM), et d’impulser la capacité des décideurs à mettre en oeuvre des stratégies et des instruments pour la sauvegarde de la DM et la préservation des traditions alimentaires, basée, dans le bassin méditerranéen, sur une alimentation variée et riche en fibres.
S’inscrivant dans le cadre du programme de la coopération transfrontalière «Bassin Maritime Méditerranée», faisant partie de la nouvelle Politique européenne de voisinage et de son instrument financier (IEVP), pour la période 2007-2013, ce projet vise, également, à augmenter les capacités des autorités locales et des écoles à instaurer des initiatives efficaces et durables à même de sensibiliser les consommateurs des bienfaits de la DM.
La coordinatrice du projet en Tunisie, Khawla Hamdi, estime que «les réalisations accomplies jusque-là sont positives», ajoutant que «la préservation du patrimoine alimentaire nécessite la sensibilisation quant à l?importance des plats traditionnels chez les différentes sociétés, et ce, en vue de sauvegarder le modèle alimentaire régional qui se distingue par sa capacité préventive de plusieurs maladies.
Le ministre de l’Agriculture, Saâd Seddik, a rappelé, de son côté, que l’UNESCO avait officiellement déclaré, le 17 novembre 2010, la diète méditerranéenne «patrimoine immatériel de l’humanité», et que cette déclaration contribue à la construction de l’identité des peuples du bassin méditerranéen.
Se référant au rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), publié en juin 2015, Seddik note que ce projet permettra de lutter contre «la transition nutritionnelle» qui a «éloigné la région de son régime alimentaire, longtemps considéré comme le modèle d’une vie saine au sein de systèmes alimentaires durables respectueux de l’environnement».
Les deux partenaires du projet en Tunisie, à savoir l’Institut national de la recherche agronomique de Tunisie (INRAT) et la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT), ont oeuvré à mettre en place un système commun des connaissances sur la diète méditerranéenne, et ce en se basant sur les groupes de produits de la pyramide alimentaire adaptée au contexte de chaque pays.
Parallèlement, les deux partenaires ont veillé à la formation de 30 formateurs dans plusieurs gouvernorats du pays, ainsi que des instituteurs et des directeurs des écoles.
Dans le même cadre, des manifestations de sensibilisation du consommateur ont été organisées, outre la conception d’un cadre juridique pour la préservation de la diète méditerranéenne et la création d’un «label qualité MedDiet» pour les restaurants et la formation des restaurateurs.
Quatorze partenaires de 6 pays méditerranéens sont ciblés par ce projet: Espagne, Italie, Grèce, Liban, Egypte et la Tunisie.