Une nouvelle plateforme d’innovation a été mise en place pour rassembler tous les acteurs autour des grandes cultures. C’est ce qu’ a déclaré, jeudi 29 octobre, Tarek Jarrahi, ingénieur-président à l’Institut national des grandes cultures.
Jarrahi a fait savoir, lors d’une journée d’information sur «l’innovation dans les grandes cultures», organisée en marge du Salon international de l’agriculture, du machinisme agricole et de la pêche (SIAMAP 2015), que cette plateforme se compose de 10 unités couvrant la majorité des zones céréalières dans tout le pays, avec pour ambition de conjuguer les efforts des différents intervenants pour mieux vulgariser, encadrer et informer les agriculteurs sur toutes les nouveautés dans les grandes cultures.
Pour faire réussir cette plateforme, Jarrahi appelle à exploiter les technologies de pointe et les moyens de communication disponibles afin de rapprocher davantage des agriculteurs.
Ainsi, des SMS ont été utilisés sur le numéro 85066 pour transmettre aux agriculteurs des messages techniques pouvant les aider à travailler leurs terres. Une application android sur les smartphones appelée «Erray» (irrigation) permettra d’informer l’agriculteur sur le déficit hydrique dans son périmètre ainsi que sur les prévisions météorologiques.
L’Institut national des Grandes cultures a développé un semoir 100% tunisien utilisé dans le semi-direct pour fertiliser le sol et améliorer la productivité des terres emblavées, apprend-t-on à cet atelier.
D’après Jarrahi, cette machine est une première en son genre dans le Maghreb Arabe, puisqu’elle ne coûte que 12.000 dinars par rapport à aux plus connues dont le monde, dont le coût s’élève à 60.000 dinars. Il a affirmé que les petits agriculteurs «peuvent l’utiliser sans perdre ni du temps ni de l’argent».
Pour lui, la Tunisie souffre toujours d’un déficit de production céréalière, estimé actuellement 51% des besoins nationaux. Ceci est dû principalement à la non- application du paquet technique dans les grandes cultures et à l’incapacité de l’agriculteur à utiliser les méthodes et les équipements les plus performants, sans omettre les conditions climatiques difficiles qui ont contribué à la baisse de la productivité des terres agricoles à 15 quintaux par hectare.
Compte tenu des résultats des recherches menées en Tunisie, lesquelles montrent que les terres arables sont capables de produire mieux, l’Institut national des grandes cultures a pris l’initiative pour participer au projet «du renforcement de la sécurité alimentaire dans les pays arabes», financé par la Banque koweïtienne de développement et la Fondation Bill Gates.
Selon lui, en Tunisie, ce projet a été réalisé dans deux régions, à savoir Fernana (gouvernorat de Jendouba) et Chbika (gouvernorat de Kairouan), où les agriculteurs ont développé la variété «Maâli» sur une superficie totale de 4000 ha. Le résultat a été bien confirmé selon Jarrahi, puisque ce projet a permis d’améliorer la production en irrigué de 26%.