Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le mercredi 28 octobre à Abidjan, des financements totalisant 284,97 millions de dollars EU en soutien de projets d’infrastructures routières en Tunisie, de développement de petites et moyennes entreprises au Kenya, et d’aptitude à l’emploi et à l’insertion professionnelle des jeunes dans des secteurs en croissance au Togo.
Projet de modernisation d’infrastructures routières (PMIR) en Tunisie
Le Projet de modernisation d’infrastructures routières (PMIR) vise à remettre en état 719 kilomètres de routes classées, situées pour la plupart dans les gouvernorats intérieurs du pays (Ouest, Centre-Ouest et Nord-Ouest).
L’appui de la Banque prend la forme d’un prêt de 144 millions d’euros de la BAD, d’un prêt de 46,12 millions d’euros du Fonds Africa Growing Together, et d’un don de 1,68 million de dollars EU du Fonds d’assistance technique aux pays à revenu intermédiaire.
Ce projet assurera également la maintenance périodique de 2 500 km de routes classées qui ont été remises en état dans le cadre de précédents projets financés par la Banque, le gouvernement tunisien et d’autres bailleurs au cours de décennies passées.
Comme le prévoit le PMIR, qui constitue le programme prioritaire de remise en état de routes en Tunisie, ce projet améliorera la mobilité des usagers sur le réseau de routes classées en réduisant les contraintes de transport résultant de l’étroitesse et de la structure des chaussées. Il contribuera également à protéger le réseau routier existant, tout en facilitant les échanges intra- et interrégionaux et en réduisant les disparités sociales régionales. Enfin, il réduira le taux d’accidents et améliorera la résistance des infrastructures routières aux effets du changement climatique.
Ligne de crédit de 50 millions de dollars à Kenya Chase Bank Limited
L’octroi de cette ligne de crédit à Kenya Chase Bank Limited viendra appuyer la croissance de son portefeuille multisectoriel de prêts à des PME au Kenya.
On peut s’attendre à ce que l’accent que Chase Bank met sur les PME se traduise par des réalisations importantes en termes de développement, en raison de la contribution importante qu’apportent les PME à la croissance économique du Kenya. Dans le cadre des sous-projets financés grâce à cet emprunt, il devrait être possible de créer quelque 500 emplois et de générer des recettes supplémentaires pour le gouvernement sous la forme d’impôts à acquitter par des PME.
La ligne de crédit ira également dans le sens des efforts déployés par la BAD pour améliorer l’accès de PME kenyanes à des financements et s’ajoutera aux concours que la BAD et d’autres partenaires au développement accordent déjà à des PME dans le pays.
Chase Bank est une banque kenyane de niveau 2, établie en 1996 et plus particulièrement dédiée au financement de PME. Elle a connu une croissance significative au cours des huit dernières années, le nombre de ses succursales passant de 13 en 2010 à 38 en 2014. Son solide portefeuille de produits bancaires pour les PME comprend des facilités de découvert, des prêts à terme et des produits de financement adaptés aux besoins des PME. Une part d’environ 70 % de son portefeuille de prêts est avancée à des PME.
Chase Bank projette de générer pour plus de 90 milliards de shillings kenyans (KES-960 millions USD) en prêts nouveaux, dont 69 milliards de KES (675 millions USD) seront accordés à des PME. Cette croissance sera financée par la combinaison de différents moyens comprenant de nouveaux comptes de dépôts de client, des mobilisations de fonds auprès d’investisseurs en actions et obligations, y compris d’investisseurs étrangers directs, et une émission obligataire. La ligne de crédit approuvée par la BAD viendra en complément de ces sources.
Projet togolais d’appui à l’emploi et à l’insertion de jeunes…
Le financement approuvé pour le Togo prend la forme d’un don de 9,38 millions de dollars EU venant du Fonds africain de développement, d’un don de 1,87 million de dollars EU de la Transition Support Facility, et d’un prêt de 9,12 millions de dollars EU du Fonds spécial du Nigeria.
Le projet vise à créer des conditions favorables à une croissance économique et inclusive accrue à travers l’amélioration de l’aptitude à l’emploi de jeunes et la promotion de l’entrepreneuriat de jeunes dans des secteurs de croissance.
Projet à caractère intégré ayant requis l’intervention de plusieurs départements de la BAD (développement humain, agriculture, États fragiles, financement inclusif et recherche), il vise à offrir une réponse contextuelle aux besoins d’insertion des jeunes. Pour y parvenir, il agira en appuyant l’entrepreneuriat le long de la chaîne de valeur agricole. Il proposera également des solutions au sous-emploi des jeunes en élaborant des outils de prospection qui adapteront les systèmes de formation professionnelle aux exigences du marché du travail.
Plus particulièrement, ce projet ciblera 12 PME bien établies, 1.200 jeunes entrepreneurs (dont 30% de femmes), 14.200 producteurs/éleveurs (dont 40 % de femmes) et 200 femmes habitant dans des villages ruraux vulnérables, et 1.000 jeunes gens, dont 40% du sexe féminin, formés dans des centres de formation professionnelle appuyés par le projet. Les autres cibles du projet sont quatre institutions de microfinancement, une institution financière et cinq centres de formation dans les mêmes régions qui formeront des jeunes à des métiers présentant de bonnes perspectives commerciales.
En perspective, le projet réduira le taux de pauvreté, qui devrait tomber de 58,7%, où il se situait en 2011, à 49% en 2025, et qu’il fasse régresser le taux combiné de sous-emploi et de chômage chez les jeunes, de 22% (2011) à 16% (2025) pour les hommes et de 31,9% (2011) à 26% (2025) pour les femmes. Dans le moyen terme, quelque 19.600 emplois directs (dont 40% pour des femmes) seront créés. Les revenus des bénéficiaires devraient progresser de 25% d’ici à 2020.
Le projet comprend une analyse d’impact de l’appui à l’entrepreneuriat, qui consiste à aider tous les acteurs de la chaîne de valeur agricole et à les évaluer par des méthodes empiriques afin d’établir l’impact de la chaîne de valeur agricole sur la création d’emplois et de revenus. Les résultats de cette analyse orienteront des actions publiques visant à diffuser largement cette approche.
Source : BAD