L’UGTT fait monter les enchères avec le secteur privé, prenant le risque du licenciement de milliers de travailleurs et de la déconfiture de centaines d’entreprises. En assumera-t-elle la responsabilité? Car La défense aveugle des droits des travailleurs de la part d’individus qui ne travaillent pas, pour la plupart d’entre eux, a mené nombre de sociétés publiques à la faillite et risque de faire tomber le reste : Tunisair en est aujourd’hui le meilleur exemple. Et quand, et nous ne le dirons jamais assez, les travailleurs deviendront des chômeurs, ils auront tout le temps qu’il faut pour séjourner à la place Mohamed Ali.
Les déclarations enflammées de Sami Tahri, le Staline de la centrale ouvrière, et d’autres qui ne calculent pas les risques de leur obstination et entêtement vont mener le pays non pas à la faillite, il l’est déjà, mais à la dérive. Le bateau Tunisie a chaviré, rendons grâce à la Grande-Bretagne qui a bien coaché les nahdhaouis. Car pour l’histoire, le 29 novembre 2011, Intissar Khriji, fille du sieur Ghannouchi, comparaissant devant la Chambre des communes -et vous savez ce que les parlementaires britanniques, vicieux et rusés en matière de politique-, lui ont conseillé? Qu’avez-vous fait pour vous approprier l’économie du pays?
Aujourd’hui que le projet du printemps arabe est tombé à l’eau grâce au sauvetage de l’Egypte par Abdelfattah Al-Sissi et à la résistance de la Syrie, c’est par l’économie que l’on peut islamiser le pays et le mettre sous sa coupe.
Qui ne sait pas que l’argent est le nerf de la guerre?
Ennahdha en a pris note, et essayez donc de faire un balayage dans tous les ministères où il y a des enjeux d’argent, d’appels d’offres publics ou de création de projets et de nouveaux marchés, vous y trouverez des fervents militants du parti islamiste.
Ce n’est pas pour rien que tous les amnistiés islamistes ont été recrutés et que des fonctions parallèles leur ont été créées. A ce propos, tous les partis qui crient à tue-tête pour des broutilles devraient plancher de nouveaux sur la question des nominations abusives et de la création de fonctions parallèles.
Des audits devraient toucher tous les ministères et établissements publics pour y estimer le degré d’infiltration des amnistiés, le nombre de nouvelles fonctions, les salaires dispensés à des hauts fonctionnaires qui ne seraient pas en exercice mais payés pour que l’on ne se rende pas compte de l’existence de deux postes pour un seul commis de l’Etat.
Après le public, c’est au tour du privé de payer la dime. Parmi les présidents des grands groupes, il y en a beaucoup qui sont allés présenter leur allégeance au Cheikh et solliciter sa protection, rappelant en cela les us et usages du temps des califats.
L’UGTT, quant à elle, infiltrée jusqu’à la moelle par le courant islamiste, pourrait bien être son plus grand alliée. Mais toujours est-il qu’en détruisant le secteur privé après avoir fragilisé le secteur public par des augmentations salariales imposées par force de chantages aux grèves et sans aucune prédisposition pour sauver le pays, elle sert Ennahdha à tous les coups.
Car à qui profiterait la faillite des entreprises, les départs des opérateurs nationaux ailleurs et la réticence des internationaux à venir investir chez nous si ce n’est aux fortunés de guerre nahdhaouis mais aussi aux contrebandiers et leaders de l’économie parallèle?
La Centrale ouvrière, dont les membres du bureau exécutif s’évertuent à chaque fois à nous rappeler leur patriotisme historique comme si nous autres Tunisiens étions patriotes à moitié, devrait prendre du recul et peser les conséquences de leurs actes avant de mener le pays vers la destruction et pourquoi pas être un des acteurs de sa «somalisation» ou «talibanisation».