La séance de négociations sur la majoration salariale du secteur privé entre l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et l’artisanat (UTICA), tenue lundi 2 novembre au siège du ministère des Affaires sociales, s’est achevée sur un échec, chacune des deux parties rejetant la responsabilité de l’impasse sur l’autre.
Cet échec s’est illustré par le retrait de la délégation de l’organisation ouvrière de la séance et la persistance de divergences de vue autour de nombre de questions encore en suspens. “Les résultats sont en deçà de nos attentes. Nous avons espéré voir se profiler d’autres positions qui permettraient de réaliser une avancée dans les négociations”, a regretté le vice-secrétaire général adjoint de l’UGTT, Noureddine Tabboubi.
Des divergences persistent encore au niveau de l’accord-cadre, préalable nécessaire et question clé pour l’organisation ouvrière, souligne Tabboubi qui va jusqu’à “une farce” la proposition du patronat.
De son côté, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Belgacem Ayari, a fait état de “désaccord” avec l’organisation du patronat sur l’effet rétroactif des majorations à partir du 1er mai. “Cette date est de mise depuis plus de 20 ans, dès lors qu’elle coïncide avec la fête du travail, une occasion pour revoir le pouvoir d’achat des employés”, a-t-il expliqué.
Il fustige, lui aussi, la proposition formulée par l’UTICA, car celle-ci ne répond nullement au seuil minimum requis pour les majorations salariales. “La commission administrative nationale de l’UGTT tiendra prochainement une réunion en vue de prendre les décisions appropriées au sujet des négociations sociales du secteur privé”, a-t-il averti.
De même, le groupement du secteur privé sera convoqué, ce mardi 3 novembre à 15h, pour délibérer sur la même question.
Evoquant l’alternative des négociations en dehors de la centrale syndicale, Ayari a affirmé que si l’organisation patronale adhère à cette forme de négociations, chaque syndicat de base sera appelé à engager des négociations avec chaque entreprise.
En contrepartie, Khelil Ghariani, membre du bureau exécutif de l’UTICA, a réaffirmé la position de principe du patronat. “Il s’agit de fixer le taux de la majoration salariale avant de convenir de la date de son entrée en vigueur”, a-t-il précisé.
Etayant cette position, son collègue du bureau exécutif de l’UTICA, Mustapha Tlili, a indiqué que l’organisation ouvrière a avancé une proposition de majoration d’un taux de 15% qu’il juge “exorbitant”, au vu de la conjoncture économique du pays et des difficultés qu’endurent les entreprises.
Quant au ministre des Affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbaï, il affiche un optimisme modéré quant à l’avenir des négociations. “Il ne peut y avoir de piétinement, les négociations se poursuivent. Chacune des deux parties a présenté sa propre proposition”, a déclaré le ministre aux médias après l’interruption de la séance, soulignant l’engagement du ministère à rapprocher davantage les positions. “Une séance aura lieu dans les 72 heures à venir afin de parvenir à une solution”, a-t-il annoncé à ce propos.